Une vaste étude d’intervention enrôlant plus de 35.000 personnes ne décèle aucun bénéfice lié à la prise de suppléments en vitamine E et/ou en sélénium, sur le risque de développer la cataracte.
Les études d’observation avaient pourtant suggéré un rôle pour certains nutriments, tels que la vitamine E et le sélénium, dans le développement de la cataracte. Mais jusqu’à présent, les essais cliniques font défaut pour le sélénium, et ceux qui existent pour la vitamine E se sont avérés peu encourageants. Il y a donc un intérêt à étudier plus en détail le potentiel protecteur de ces deux nutriments, auprès d’une population importante et pendant une durée suffisante.
C’est ce qui a été réalisé dans le cadre du projet SELECT, initialement mis sur pied pour étudier le cancer de la prostate (The Selenium and Vitamin E Cancer Prevention Trial). Il porte sur pas moins de 35.533 hommes âgés de plus de 50 ans pour les noirs, et de plus de 55 ans pour les autres, suivis pendant 6 ans.
La supplémentation en sélénium était de 200 µg par jour sous forme de L-sélénométhionine, et celle en vitamine E de 400 UI d’acétate de a-tocophérol par jour. Les résultats, publiés dans le JAMA Ophtalmology, ne montrent aucun effet protecteur significatif au terme de la période de suivi, sur le risque d’avoir développé une cataracte.
Pour les auteurs de l’étude, «ces données excluent tout effet bénéfique important sur la cataracte pour la supplémentation à long terme en sélénium, avec ou sans vitamine E, bien qu’un petit effet bénéfique, mais potentiellement important ne puisse pas être rejeté».
Et de poursuivre: «À ce jour, la meilleure protection contre le développement de la cataracte reste la diminution de l’exposition aux UV par le recours aux lunettes de soleil».
Christen W.G. et al., JAMA Ophthalmol., 18/09/2014.