Lors du traitement d’un cancer, une approche multifactorielle est nécessaire. Outre la prise de médicaments, l’alimentation et l’exercice font aussi partie du traitement. Malheureusement, trop peu d’attention est actuellement accordée à ce dernier facteur. Faut-il vraiment bouger en cas de cancer?
Lors du herfststudiedag du VBVD autour de l’oncologie, le Pr Nele Adriaenssens (kinésithérapeute à la VU Brussel) a longuement parlé de cet aspect essentiel.
L’activité physique fait partie des 10 recommandations nutritionnelles pour prévenir le cancer (notamment le cancer du côlon et le cancer du sein). Mais ses effets ne s’arrêtent pas là. En effet, l’activité physique a également une incidence positive sur l’évolution et le traitement du cancer.
Le cercle vicieux menant à la sarcopénie
En cas de cancer, le processus naturel de la sarcopénie s’accélère, à cause d’une diminution de l’activité musculaire et de l’augmentation du catabolisme. Le patient tombe dans un cercle vicieux, puisque le cancer et son traitement provoquent une grande fatigue. L’activité physique et la mobilité du patient diminuent, et par conséquent, le volume musculaire et l’efficacité des muscles sont affectés. Ces effets ont à leur tour un impact sur l’activité physique, menant à une diminution de la masse musculaire.
Pourtant, la masse musculaire est essentielle pour permettre à l’organisme de se débarrasser des éléments toxiques du traitement. Chez les patients sarcopéniques, on risque de devoir adapter ou même interrompre le traitement, s’ils sont trop faibles ou si leur immunité est trop basse.
L’activité physique fait partie du traitement
Dès que le diagnostic du cancer tombe, on conseille au patient d’intégrer davantage d’activité physique dans son quotidien, en fonction de ses habitudes et de sa situation. En effet, les avantages de l’activité physique en cas de cancer ne sont pas négligeables:
- Optimisation du métabolisme musculaire
- Amélioration de la sensibilité à l’insuline
- Prévention des inflammations
- Amélioration du bien-être psychosocial
C’est pourquoi les ESPEN guidelines, comme les recommandations nutritionnelles en cas de cancer, mettent en avant l’activité physique. Les patients ne respectent cependant pas toujours ces recommandations. Il est essentiel de pouvoir bénéficier d’un bon suivi et d’être motivé. «Activité physique» ne veut pas nécessairement dire «sport»: l’essentiel est de bouger. Le mot d’ordre «Si tu es malade, tu dois te reposer» ne convient donc pas dans cette situation!