Une alimentation riche en graisses aurait des répercussions inattendues au niveau cérébral: les cellules immunitaires rendues sédentaires mangeraient les connexions neuronales…
Les microgliocytes constituent une population de cellules gliales composée de macrophages résidents du cerveau et de la moëlle épinière, formant la principale défense immunitaire active du système nerveux central. Le problème est que ces macrophages, sous l’influence d’une alimentation riche en graisses, changeraient de comportement et deviendraient agressifs vis-à-vis de l’organe qu’ils sont sensés défendre: le cerveau!
Des cellules en mouvement constant
Une étude publiée dans le journal Brain, Behavior and Immunity démontre pour la première fois chez le rongeur pourquoi la graisse est toxique pour le cerveau. En temps normal, les microglyocites, en bons sentinelles, se déplacent constamment. En présence d’une obésité et en particulier d’une alimentation riche en graisses, les microglyocites ne bougent plus et s’attaquent purement et simplement aux synapses neuronales.
Comment? L’inflammation générée par l’afflux chronique de graisse les stimuleraient à produire une réponse auto-immunitaire.
Un phénomène réversible
Le phénomène est rapide: l’inflammation et l’activité dévorante des microglyocites apparaissent bien avant l’insulinorésistance. Elles s’accompagnent également d’une dégradation des fonctions cognitives de l’animal.
Mais le phénomène est réversible: un retour à une alimentation pauvre en graisses, s’il ne résout pas le problème d’adiposité, restaure le fonctionnement normal des microglyocites. A confirmer maintenant chez l’homme.
Hao S. et al., Brain Behav Immun., 2015 Aug 31.