Restriction énergétique, régime cétogène, régime méditerranéen, jeune intermittent… Au-delà de la perte de poids, les régimes agissent différemment sur la masse grasse, la masse maigre, l’adhésion à long terme… Cette étude fait le point.
L’approche conventionnelle pour le diagnostic et la classification de l’obésité a longtemps reposé principalement sur l’indice de Masse Corporelle (BMI), dont la simplicité et le faible coût sont indéniablement des atouts. Néanmoins, on connait bien les limites de cet indicateur, qui ne permet pas de faire la distinction entre la masse grasse et la masse maigre, ce qui est pourtant crucial dans la mesure où l’obésité est fondamentalement un excès d’adiposité plus qu’un excès de poids. Et que les effets cardiométaboliques associés à l’obésité sont influencés avant tout par l’excès l’adiposité (surtout abdominale).
Il existe plusieurs types d’interventions diététiques qui peuvent être mises en place pour les personnes en situation d’obésité – les « régimes » donc. Si les régimes ont en commun la restriction énergétique (nécessaire à la mobilisation des graisses), ces interventions diffèrent quant à leurs effets sur les compartiments corporels et la distribution de la masse grasse.
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Les effets de 8 régimes sur les compartiments corporels
C’est précisément pour faire un bilan sur les effets de différentes interventions diététiques, au-delà de l’effet sur le BMI, que cette revue, dont les résultats sont publiés dans Current Oesity Reports, a été réalisée. L’objectif était donc d’examiner les données concernant les effets de 8 approches diététiques sur les différents compartiments : régime hypocalorique, régime fortement hypocalorique, régime pauvre en graisse, régime pauvre en glucides, régime cétogène, régime riche en protéines, régime méditerranéen, jeûne intermittent/alimentation limitée dans le temps.
Les résultats montrent des effets sensiblement différents sur la composition corporelle selon les différentes approches. Ainsi, les régimes riches en protéines et le régime cétogène s’avèrent plus efficaces que les autres pour la préservation de la masse maigre, en favorisant la rétention musculaire et l’oxydation des lipides.
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Le régime méditerranéen gagne dans le temps
Autre constat : le régime méditerranéen apparait comme un modèle durable efficace pour la gestion du poids à long terme, en raison de son profil équilibré en nutriment et de taux d’adhésion élevés. Le jeune intermittent et autres régimes basés sur la limitation de la prise de nourriture à certains moments sont vus comme une stratégie alternative pour améliorer la santé métabolique, avec de potentiels effets bénéfiques sur la sensibilité à l’insuline, la réduction de la masse grasse et la régulation de l’appétit. Cependant, les résultats sont mitigés dans le temps.
Les auteurs précisent que les réponses individuelles à ces stratégies diététiques varient fortement, ce qui souligne l’importance de la personnalisation du plan proposé. Ils ajoutent qu’au-delà de la perte de poids atteinte, la maintenance à long terme du poids est tout aussi critique pour obtenir des bénéfices métaboliques durables et prévenir les cycles de variation du poids, potentiellement défavorables. Et qu’en conséquence, l’évaluation des approches diététiques ne doit pas se contenter de se baser sur la perte de poids atteinte, mais sur la capacité de la maintenir dans le temps.
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