Les dernières données de Sciensano ne sont pas bonnes, même si elles ne sont pas vraiment surprenantes : les enfants sont de moins en moins actifs. Petits et grands sont aussi trop nombreux à passer beaucoup de temps assis, avec un temps d’écran élevé.
Si le monde grossit, ce n’est pas seulement en raison des calories ingérées, mais aussi à cause des calories qui… sont de moins en moins dépensées. Et c’est particulièrement alarmant chez les jeunes, comme le rapporte Sciensano dans le nouveau volet de l’Enquête de consommation alimentaire, qui a déjà rapporté les résultats sur le surpoids et l’obésité en Belgique.
Le rapport indique que seul 1 enfant (âgé de 3 à 9 ans) sur 3 atteint le niveau d’activité physique recommandé. Et chez les adolescents, la situation est encore plus préoccupante : seul 1 adolescent (âgé de 10 à 17 ans) sur 5 atteint le niveau d’activité physique recommandé. Nicolas Berger, chercheur à Sciensano, relève que l’activité physique chez les jeunes a diminué par rapport à la précédente enquête menée en 2014-2015 : une chute d’environ 10 %. A noter que la situation est plus mauvaise en Wallonie qu’en Flandre.
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Le niveau d’instruction associé à moins de sédentarité
Le tableau n’est cependant pas tout noir, dans la mesure où 46 % des enfants de 3 à 9 ans et 41 % des adolescents de 10 à 17 ans vont à l’école à pied, à vélo ou en trottinette (non-électrique). Par ailleurs, les enfants de 3 à 9 ans sont aujourd’hui plus nombreux à être membres d’un club sportif (64 %) qu’en 2014-2015.
Comme pour le surpoids et l’obésité, le niveau d’instruction s’avère aussi associé à l’activité physique et à la sédentarité : « Nous constatons que les enfants et les jeunes issus de familles dont les parents ont un niveau d’instruction élevé font en moyenne plus d’activité physique d’intensité modérée à soutenue et passent moins de temps devant des écrans que les enfants et les jeunes qui grandissent dans des familles dont les parents ont un faible niveau d’instruction. Cela s’explique probablement par le fait que les parents ayant un niveau d’instruction élevé disposent de plus de ressources pour inscrire leur enfant dans un club de sport par exemple, et qu’ils sont également plus conscients des bénéfices de l’activité physique pour la santé », ajoute Nicolas Berger.
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Trop d’écrans et de position assise
Autre préoccupation qui reflète la sédentarisation des modes de vie : le temps d’écran et le temps passé assis, à la maison, à l’école ou au travail. Ainsi, les enfants de 3 à 9 ans passent en moyenne 5 heures et 15 minutes par jour assis en semaine, temps d’écran compris. Les jeunes de 10 à 17 ans ont quasiment 8 heures par jour, temps d’écran compris.
Si la situation est particulièrement mauvaise chez les jeunes, les plus âgés sont loin d’être dans les clous, même s’il n’y a pas eu de dégradations depuis l’enquête précédente. Le temps passé assis reste ainsi beaucoup trop élevé avec, une durée de 7 heures et 10 minutes par jour en semaine pour les 18 à 39 ans, 6 heures et 30 minutes par jour pour les 40 à 64 ans. Ajoutons encore que 35 % des femmes et 40 % des hommes déclarent passer quatre heures ou plus par jour devant un écran en semaine, pendant leur temps libre.
Pour Nicolas Berger, les acteurs clés que sont les écoles et les lieux de travail devraient offrir davantage d’occasions de bouger ou d’interrompre les périodes où l’on reste assis longtemps. Il souligne aussi la nécessité d’interventions ciblées pour réduire les comportements sédentaires et promouvoir l’activité physique dans tous les groupes d’âge.
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