Forme extrême du régime pauvre en glucides, le régime cétogène a le vent en poupe. Pourtant, comme le souligne cette revue, ce régime n’a pas une efficacité supérieure pour faire maigrir ou équilibrer le diabète de type 2, et pose surtout question sur la santé à long terme.
Le régime cétogène ou «keto diet» fait l’objet de bien des débats qui clivent les positions des professionnels de la santé. Il est souvent présenté comme une approche particulièrement efficace pour traiter l’obésité et le diabète de type 2.
Pourtant, ce régime très pauvre en glucides, s’il a ses adeptes, laisse sceptique la communauté scientifique, en raison du manque de preuves soutenant son efficacité, mais aussi sa sécurité. Très pauvre en glucides, le régime cétogène est aussi hyperlipidique, ce qui, au long cours, n’est pas forcément une bonne chose… Shivam Joshi (New York University School of Medicine) et ses collèges signent un point de vue sur le régime cétogène dans le JAMA Internal Medicine.
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Glucides contre lipides: c’est surtout une question de calories!
L’engouement pour les régimes pauvres en glucides (Atkins et autres Paléo), et sa version extrême sans glucides, le régime cétogène, est porté par ce qui est perçu comme l’échec du régime hypolipidique classique pour enrayer l’épidémie d’obésité, et de diabète de type 2 qui lui est associé. Mais pour les auteurs, si l’obésité a flambé depuis le début des années septante, ce n’est pas en raison d’un régime pauvre en lipides (< 30% de l’énergie totale, qui n’est d’ailleurs pas représentatif de la façon dont mange la population), mais bien parce qu’entre le début des années 70 et le début des années 2000, l’apport calorique des Américains a augmenté d’au moins 240 kcal!
La supériorité des régimes pauvres en glucides et du régime cétogène sur le régime hypolipidique n’est pas pour autant établie. Les recherches portant sur le sujet ayant généré des résultats très hétérogènes. De plus, aucune étude n’a évalué à ce jour l’effet du régime cétogène sur les maladies cardiovasculaires ou la mortalité, alors que les études d’observation, dont l’étude ARIC, suggèrent une augmentation de la mortalité lorsque l’alimentation ne comporte que peu de glucides.
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Le régime cétogène manque de preuves
Les données portant sur le diabète de type 2, lorsqu’elles dépassent 1 an, ne montrent pas non plus d’intérêt particulier pour le régime cétogène. Pour les auteurs, il y a peu, voire pas du tout de preuves selon lesquelles le régime cétogène serait bénéfique pour la personne diabétique indépendamment des bénéfices liés à la perte de poids. Alors qu’il est parfaitement possible d’améliorer le contrôle glycémique tout en consommant des légumineuses, des céréales complètes et des fruits, même sans perte de poids.
Mais c’est surtout la sécurité à long terme qui pose problème: outre les effets bien connus de fatigue, fièvre, faiblesse,… et même arythmie, c’est surtout la non-consommation de fibres, de source de glucides non raffinés, qui risque de poser un problème…
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Et la version hypotoxique a-t-elle fait l’objet d’étude ? Il ne faut pas oublier que l’on peut manger « céto » avec comme base des légumes. A ça vient s’ajouter des oléagineux et graines, pas d’excès de protéines et des lipides de bonne qualité… Je vous assure que l’apport en fibre y est car il ne faut pas se leurrer même avec les féculents, les fibres ne sont pas au rendez-vous si on les consomme raffiné. Et dans votre patientèle, est-ce que la majorité consomment suffisamment de féculents complets et légumineuses ? Donc si on les consomme raffiné, à part l’apport en glucides, ça n’apporte pas grand chose d’autre, car quasiment plus de fibres, vitamines et minéraux.