L’engouement sans preuve scientifique pour la consommation importante d’amandes de noyaux d’abricots comme «anti cancer» peut se révéler mortel en raison de la présence de cyanure. L’ANSES met en garde.
Les gourmets le savent bien: ajouter une ou 2 amandes donne un petit gout spécifique à la confiture d’abricots. Cette habitude ne met pas en péril votre santé. Mais depuis quelques années, les recettes «naturelles» contre le cancer pullulent sur internet, notamment celle prônant la consommation de ces amandes en prévention ou en cure lors d’un cancer. Or, comme vient de le rappeler l’ANSES dans son alerte de toxicovigilance: il n’y a aucune preuve scientifique à cette recommandation et cette mode est même dangereuse.
Depuis 2012, même si aucun cas mortel n’a été signalé en France pour le moment, de nombreux cas d’intoxication aiguë sont remontés par les centres anti-poisons.
En revanche, en 2017, la revue BMJ Case Reports rapportait le décès d’un sexagénaire australien à la suite de la consommation d’amandes de noyaux d’abricots, car il était persuadé de leur effet bénéfique contre son cancer de la prostate.
L’intoxication au cyanure par les amandes de noyaux d’abricots
«Consommée en grande quantité, cette amande du noyau d’abricot expose à un risque d’intoxication au cyanure. En effet, ces amandes d’abricot contiennent une quantité importante d’amygdaline, un composé d’origine naturelle qui se convertit en cyanure hautement toxique lors de la digestion» explique l’ANSES.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), rappelle quant à elle la limite de sécurité pour les quantités d’amandes de noyaux d’abricots à ne pas dépasser par jour, à savoir 1 à 3 amandes pour les adultes et la moitié d’une petite amande pour les jeunes enfants.
La toxicovigilance en France
Le dispositif de toxicovigilance est coordonné par l’Anses et a pour objectif de surveiller les effets toxiques de produits, substances naturelles ou pollutions pour l’Homme. Disponibles 24h/24h, les Centres antipoison français sont appelés par les particuliers ou les professionnels pour évaluer un risque toxicologique. Chaque année, près de 200.000 cas d’exposition sont enregistrés et analysés à travers ce dispositif.
Attention donc à l’automédication, qui peut se révéler mortelle!