Une angioplastie de prévention avec pose d’un stent reste moins sûre et moins efficace qu’un traitement médicamenteux, accompagné des changements nécessaires de mode de vie. Ces conclusions viennent d’être publiées dans The Lancet.
15 millions de personnes subissent un AVC chaque année et 6 millions n’y survivront pas. Alors que la Journée mondiale contre les AVC rappelle que, toutes les 2 secondes, une personne est victime d’un accident vasculaire cérébral, quelque part dans le monde, cette étude présentée à la 6ème Réunion annuelle de la Société de neurologie vasculaire et interventionnelle (Houston), fait un point comparatif sur la prévention de la récidive de l’accident vasculaire cérébral.
Depuis des décennies, les médecins ont traité les patients à «artères rétrécies» avec des médicaments qui aident à prévenir les caillots en fluidifiant le sang, et des traitements de réduction du cholestérol et de la pression artérielle. Mais les progrès techniques ont ouvert la prise en charge à de nouvelles procédures comme le «stenting» pour prévenir les récidives des AVC.
Cette étude a été menée auprès de 451 patients à risque élevé de récidive d’AVC, suivis durant 2 ans. Tous les participants avaient une artère du cerveau présentant un rétrécissement d’au moins 70%, qui avait déjà provoqué un AVC ou un accident ischémique transitoire (AIT).
Les participants ont été répartis en 2 groupes:
- un groupe intervention (pose chirurgicale d’un stent métallique dans l’artère rétrécie) + traitement pour réduire la formation de caillots, le cholestérol et la pression artérielle.
- un groupe traitement (idem) sans pose de stent.
Les participants des 2 groupes ont également été incités à modifier, si nécessaire, certains facteurs de mode de vie.
Les différences absolues de taux de récidive entre les deux groupes s’élèvent à 7,1% à 1 an et à 6,5% à 2 ans, avec une survenue des effets indésirables plus élevée dans le groupe «Angioplastie transluminale percutanée avec stent», que dans le groupe «Médicaments». Le traitement médical s’avère plus efficace que la chirurgie chez ces patients.
L’auteur précise que depuis 2012, l’Agence américaine du médicament a modifié ses lignes directrices limitant l’utilisation du stent aux patients présentant au moins un blocage sur une artère de 70% et qui ont déjà subi 2 AVC.
Prof. Colin P. Derdeyn et al., The Lancet, Early Online Publication, 26/10/2013.