L’étude de l’effet des insectes sur la santé, qui n’en est qu’à ses débuts, révèle que la consommation de grillons à une influence favorable sur la composition du microbiote et sur l’inflammation.
Présentés comme la nourriture du futur, les insectes comestibles (dont 10 sont autorisées en Belgique) ont surtout été étudiés pour leur contenu nutritionnel. Leur intérêt réside surtout dans leur richesse en protéines, en minéraux et en acides gras. Ils présentent également l’avantage de constituer une ressource alimentaire plus respectueuse de la planète que l’élevage. Toutefois, dans les cultures qui, comme en Europe, ne consomment habituellement pratiquement pas d’insectes et qui sont loin de manquer de protéines, les critères nutritionnels des insectes ne suffisent pas à lever les barrières et motiver leur présence massive dans nos assiettes. Mais il pourrait en être autrement s’il s’avère que la consommation d’insectes peut apporter un bénéfice pour la santé.
25 g de grillons entiers, réduits en poudre
C’est en l’occurrence ce que suggère cette nouvelle étude menée par des chercheurs de l‘University of Wisconsin-Madison Nelson Institute for Environmental Studies. C’est qu’outre les protéines et micronutriments, les insectes contiennent aussi de la chitine et d’autres fibres qui, lors de leur parcours digestif (et plus précisément dans le côlon), sont susceptibles d’exercer certains effets bénéfiques. C’est précisément ce qu’ont cherché à savoir ces chercheurs, en testant les effets de la consommation de 25 g de grillons entiers, réduits en poudre, sur la composition du microbiote intestinal. L’étude a été menée en double aveugle auprès de 20 adultes en bonne santé selon un schéma en cross-over avec deux périodes d’intervention de 14 jours. La poudre de grillons était incorporée dans des muffins et des shakes servis au petit-déjeuner.
Effet prébiotique et anti-inflammatoire
Premier constat des auteurs: la consommation de 25 g de poudre de cricket est bien tolérée et n’est pas toxique. Ouf! Ensuite, il s’avère que la consommation de criquet a une influence favorable sur la composition du microbiote, notamment en soutenant la croissance d’une souche considérée comme probiotique, Bifidbacterium animalis: sa croissance a été multipliée par 5,7. Outre cet effet prébiotique, la consommation d’insectes entraine une réduction du TNF-α, suggérant ainsi un effet anti-inflammatoire.
Bien que d’autres études à plus grande échelle soient nécessaires pour mieux cerner les effets sur la santé des insectes, les auteurs ne désespèrent pas de voir rapidement évoluer les comportements. Ils rappellent qu’il y a 20 à 25 ans, personne aux États-Unis ne consommait de sushi, car c’était considéré comme peu appétissant, et désormais on en trouve même dans les stations-service!