Dans la foulée des recommandations alimentaires pour la Belgique 2025, la Pyramide Alimentaire est actualisée pour tenir compte des modifications. Pas de grands bouleversements, mais des détails… de taille ! On fait le point sur ce qui a changé.
La Pyramide Alimentaire est un outil très apprécié pour venir en support des explications sur ce qu’est une alimentation équilibrée. Elle est développée conjointement par Food in Action et le département Diététique de la Haute Ecole Léonard de Vinci (Bruxelles). C’est l’outil de loin le plus consulté et téléchargé sur la plateforme www.foodinaction.com.
Les messages et repères de la Pyramide se fondent sur les recommandations alimentaires (Food Based Dietary Guidelines – FBDG) émises par le Conseil Supérieur de la Santé. En juin 2025, une nouvelle édition des FBDG a été publiée, l’édition précédente datant de 2019. La Pyramide Alimentaire de 2020 devait donc évoluer pour refléter ces modifications, qui ne sautent pas aux yeux à première vue, mais qui sont tout de même significatives. Certaines améliorations ont également été effectuées par suite des retours de diététicien.ne.s de la HE Vinci sur la version précédente.
Pour éviter la confusion avec la version antérieure, il est désormais précisé clairement qu’il s’agit de l’édition 2025. Les professionnels de la santé sont bien entendu en première ligne pour faire en sorte que ce soit la dernière version qui soit utilisée, et pour donner les explications permettant une bonne interprétation de cet outil.
Pyramide Alimentaire 2025 : ce qui change
Les changements sont présentés ci-dessous par famille alimentaire, du bas vers le haut :
- Eau et boissons non sucrées : le message n’est plus « Eau à volonté » mais devient « Eau à privilégier, à volonté », assorti du repère du CSS « 1 à 2 litres par jour » (pour cette catégorie).
- Fruits et Légumes : pour les fruits comme pour les légumes, le message a été complété par « Favorisez la diversité » et « De saison de préférence ».
- Féculents : pour aider à représenter l’objectif des 125 g de céréales complètes par jour, les repères suivants ont été ajoutés : « 1 tranche de pain complet = 35 g » et « 3 c. à soupe bombées de riz complet, de quinoa… cuits = 100 g ».
- Produits laitiers : pour éviter que les 250 à 500 g de lait ou équivalents laitiers ne puissent être traduits comme cette quantité sous forme de fromage, un repère concret a été ajouté sous la recommandation chiffrée : « 100 g de lait = 10 à 20 g de fromage ».
- VVPOLAV : pour les poissons et fruits de mer, le repère quantitatif « min. 200 g par semaine » remplace le « 1 à 2 fois par semaine ». Pour les légumineuses, la recommandation est passée de min. 1 fois par semaine à min. 2 fois par semaine, conformément aux FBDG 2025. Les œufs voient leur quantité maximale précisée : max. 7 par semaine. Pour la recommandation concernant la viande rouge (max. 300 g par semaine), il est désormais précisé que c’est « hors volaille ».
- Fruits à coque et graines : la recommandation est passée de « 15 à 25 g par jour » à « 20 à 30 g par jour », conformément aux FBDG 2025. La précision « Non salés/non sucrés » a également été ajoutée.
- Matières grasses ajoutées : le message a été complété de la précision « Huiles végétales riches en acides gras insaturés de préférence ».
- Non-indispensables : pour mieux refléter les FBDG, le message « En petites quantités » a été modifié en « Le moins possible ». Le terme souvent peu intelligible de « viandes transformées » a été simplifié en « charcuteries ».

Pyramide Alimentaire et EPI Alimentaire : des outils complémentaires
La Pyramide Alimentaire donne le cadre de ce qui constitue une alimentation équilibrée. L’ensemble des familles alimentaires y est représenté. C’est une façon parmi d’autres d’illustrer une alimentation à même de répondre aux besoins nutritionnels de manière optimale (de l’adulte, sans tenir compte des spécificités individuelles), tout en intégrant la dimension de la durabilité.
La forme pyramidale présente l’avantage de faire passer d’un coup d’œil un message de proportionnalité entre les différentes familles. Nombreux sont celles et ceux qui sont ainsi surpris de la place de la famille des féculents, et ce d’autant plus que les régimes pauvres en glucides et autres diètes cétogènes sont à la mode.
Cependant, dans les messages et repères donnés pour chaque famille, tous sont mis sur un même pied d’égalité en termes d’importance. En d’autres termes, la Pyramide Alimentaire ne dit rien sur les objectifs les plus importants, ce qui laisse la place à des interprétations personnelles (pour les uns, c’est la réduction de viande, pour les autres, la réduction du sucre)… C’est tout l’intérêt de l’EPI Alimentaire qui, lui, ne donne pas les contours de ce qu’est une alimentation équilibrée, mais met en avant, par ordre décroissant d’importance, les 5 mesures prioritaires qui permettent potentiellement de gagner le plus grand nombre d’années de vie en bonne santé.
Les deux modèles sont donc très différents, mais complémentaires.