La somnolence consécutive à un repas pourrait être réduite si celui-ci privilégie les protéines aux glucides.
Une alimentation riche en glucides, et particulièrement riche en sucres, est connue pour favoriser l’endormissement. Les mécanismes supposés passeraient par une inhibition des neurones à orexines dans l’hypothalamus par le glucose. Les orexines ou hypocrétines stimulent l’appétit, l’éveil et la dépense énergétique. Un déficit en ces neuropeptides est supposé expliquer certains «coups de fatigue» intenses pouvant survenir au travail ou à l’école (narcolepsie). Il pourrait également trouver une part de responsabilité dans le développement de la surcharge pondérale.
Des chercheurs de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni, ont voulu en savoir plus sur l’influence que les nutriments pouvaient exercer sur les signaux liés à ces orexines. Ils ont, pour ce faire, utilisé des souris génétiquement modifiées qui présentent des cellules à orexines dotées de propriétés fluorescentes. Ils peuvent ainsi suivre leur activité par la mesure de la fluorescence après avoir administré différents nutriments.
Ils avaient ainsi déjà montré que le glucose bloquait l’activité de ces cellules, ce qui les a conduits à y trouver l’explication de la somnolence consécutive au repas. Leurs nouveaux travaux montrent cependant que la fourniture d’une solution d’acides aminés, de composition proche de celle du blanc d’uf, est à même de prévenir le blocage par le glucose des cellules à orexines. En d’autres termes, ces travaux suggèrent qu’un repas fournissant des protéines peut réduire la somnolence induite par un repas glucidique.
Source: Karmani M.M. et al, Neuron, 2011; 72(4): 616-29.