Une méta-analyse menée sur les données d’une centaine d’études prospectives et sur un total d’1,8 millions de participants, attribue la moitié des crises cardiaques et des AVC liés à l’obésité, à trois facteurs: la pression artérielle, le cholestérol et la glycémie.
Près de 3,4 millions de décès annuels semblent en grande partie de cause cardiaque, et liés à la surcharge pondérale. Pouvoir réduire le risque cardiaque lié à l’obésité est donc un défi prioritaire en termes de santé publique. Car il s’agit bien du risque d’événements cardiaques mortels associé au surpoids qui vient d’être estimé avec cet examen de 97 études, mené par un consortium international dirigé par une équipe de Harvard, de l’Imperial College de Londres et de l’Université de Sydney.
Prenant en compte le doublement en 30 ans de la prévalence de l’obésité dans le monde, le nombre de personnes en surpoids ou obèses – soit 1,4 milliard d’adultes de 20 ans – et le lien bien connu entre surpoids, risque cardiaque et risque d’AVC, les chercheurs ont préalablement estimé l’ampleur des dégâts soit un total de 3,4 millions de décès annuels liés à la surcharge pondérale.
Mais quelle est la part réelle du surpoids dans cette incidence? Les maladies cardiaques et les AVC ont bien d’autres facteurs de risque… Leur analyse montre que l’hypertension artérielle, le cholestérol sérique et la glycémie peuvent expliquer:
- près de la moitié de l’augmentation du risque de maladie cardiaque,
- les trois quarts de l’augmentation du risque d’AVC chez les personnes en surpoids ou obèses.
L’hypertension artérielle représente 31% de l’augmentation du risque de maladie cardiaque et 65% de l’augmentation du risque d’AVC. Parmi les trois facteurs identifiés, elle est donc le facteur métabolique majeur d’événement cardiaque et d’AVC, en cas d’obésité.
Et si l’on pouvait contrôler ces facteurs de risque? Un meilleur diagnostic et traitement de l’hypertension pourrait permettre en effet de prévenir certains des effets néfastes de l’excès de poids ou de l’obésité, explique le Prof. Goodarz Danaei, professeur de Santé publique et auteur de l’étude. Majid Ezzati de l’Imperial College de Londres et co-auteur ajoute que le «contrôle de l’hypertension, du cholestérol et du diabète au moyen de médicaments est utile, mais insuffisant pour compenser les méfaits du surpoids et de l’obésité.»
Seule solution: enrayer l’épidémie d’obésité. Car même lorsque la pression artérielle, la glycémie et le cholestérol sont «sous contrôle», les personnes obèses restent à un niveau de risque plus élevé de crise cardiaque et d’AVC.
The Lancet, Early Online Publication, 22/11/2013. doi:10.1016/S0140-6736(13)61836-X