Toujours sur la piste de la graisse brune, celle qui brûle l’énergie, des scientifiques de l’University of Veterinary Medicine (Vetmeduni Vienna) viennent d’identifier un nouveau composé chimique capable de déclencher et d’accélérer cette combustion des graisses. Ces données complètent le concept d’accélérateur du métabolisme via les mitochondries.
Ce composé chimique est capable d’activer la protéine UCP1, une protéine exclusivement trouvée dans le tissu adipeux brun. Le tissu brun est formé de cellules adipeuses brunes, qui peuvent générer de la chaleur, sans activité musculaire. Elles sont donc capables de brûler de l’énergie à un rythme rapide et de déclencher la combustion de la graisse corporelle, dans un processus appelé thermogenèse. En raison de cette consommation accélérée d’énergie, le tissu adipeux brun est un terrain privilégié de recherche de nouveaux traitements contre l’obésité.
UCP1 est située dans la membrane des mitochondries, les microcentrales électriques qui alimentent chaque cellule du corps. Si toutes les cellules ont besoin de mitochondries, en particulier nos cellules musculaires, le tissu adipeux brun contient encore plus de mitochondries que le tissu musculaire. Ce sont les mitochondries qui lui donnent d’ailleurs sa couleur brune.
Il s’agit d’augmenter l’activité d’UCP1 pour brûler les graisses. Parvenir à réguler les niveaux d’UCP1 permettrait de favoriser la combustion des graisses et donc la perte de poids. Ici, les chercheurs montrent qu’il est possible d’activer UCP1, avec ce composé aldéhyde «HNE» combiné avec des acides gras. Une découverte qui permet de mieux comprendre les mécanismes qui régulent UCP1 et peuvent conduire à brûler la graisse corporelle.
Les auteurs soulignent que dans les années 1930, le même type de «découpleur» de mitochondries a été développé pour la perte de poids. Le médicament était capable d’accélérer le métabolisme de 50%, mais, dans certains cas, entraînait des effets secondaires mortels. Il s’agirait donc ici de réguler UCP1 de manière contrôlée…
Malingriaux E. A. et al., PLoS ONE, 8(10): e77786, published 28/10/2013.