Des apports alimentaires élevés en phosphore sont associés à une augmentation de la mortalité, comme le rapporte une étude menée aux États-Unis auprès de quelque 10 000 adultes sains.
Le phosphore est un minéral essentiel dont les apports recommandés sont de l’ordre du gramme. Des apports insuffisants sont rares, et ce sont plus les conséquences d’apports élevés qui retiennent l’attention en nutrition.
Des travaux ont déjà rapporté une association entre les taux sériques de phosphore élevés et la mortalité toute cause, mais le rôle de l’apport alimentaire n’est pas bien précisé. C’est justement l’objet de cette étude prospective menée auprès de 9.686 personnes âgées de 20 à 80 ans exemptes de diabète, de cancer de maladie rénale ou cardiaque et appartenant à la cohorte NHANES III, 1998-1994.
Les résultats indiquent, après ajustement pour différents facteurs (démographiques, facteurs de risque divers), une augmentation significative de la mortalité toute cause chez ceux qui présentent une consommation de phosphore supérieur à 1400 mg par jour. Aucune association n’apparaît cependant lorsque l’apport en phosphore est en-dessous de 1400 mg par jour (l’apport médian étant de 1166 mg/j).
Les auteurs relèvent également qu’une densité élevée en phosphore (apport en phosphore divisé par l’apport en énergie) est associée à une augmentation du risque de mortalité cardiovasculaire, alors que rien de tel n’apparaît pour l’apport total en phosphore. Les résultats sont similaires après ajustement pour l’apport en sodium et en graisses saturées. Le phosphore est largement présent dans les aliments riches en protéines ainsi que dans les colas.
Chang A.R. et al., Am J Clin Nutr, Firt published November 13, 2103.