Sur la base du rapport d’expertise collective de l’ANSES, arrêtons-nous sur les régimes dans les populations particulières. Là encore, suivre un régime sans contrôle médical est largement déconseillé… et comporte de nombreux dangers.
La grossesse est certainement l’un des états qui requièrent le plus d’attention. Un régime est une situation exceptionnelle, car la restriction énergétique au 2ème et 3ème trimestres et ses déficits nutritionnels sous-jacents ralentissent la croissance ftale et peuvent avoir des conséquences sur la santé ultérieure de l’individu.
Après l’accouchement, un régime farfelu ou trop sévère est également néfaste. Il peut affecter la production lactée et considérablement abaisser les concentrations en iode, en vitamines hydrosolubles et en DHA du lait maternel. De quoi retentir évidemment sur la croissance et le développement de l’enfant.
Autre cible des régimes de plus en plus fréquente : l’enfant et l’adolescent. La diminution des apports énergétiques et/ou protéiques entraîne un ralentissement de la croissance et du développement pubertaire. A celà s’ajoutent des risques d’aménorrhées primaires ou secondaires, mais aussi de tendinites, de déminéralisation osseuse et de carence martiale, notamment chez la jeune sportive.
Chez les seniors, un régime n’est pas anodin non plus, car il peut augmenter le risque de perte de masse musculaire et la déminéralisation du squelette.
Les sportifs sont les autres habitués des régimes. L’objectif poursuivi étant souvent ici la performance. En amateur, le principal problème vient des risques de malaises (hypoglycémique, vagal, et/ou aggravé par la déshydratation) lorsque cette restriction alimentaire est prononcée. Pour les athlètes, un régime draconien peut être associé à des perturbations hormonales (baisse de la testostéronémie, carence oestrogénique) pouvant être délétères (perte osseuse chez la femme). Ces troubles sont en rapport avec la restriction calorique et non le stress de l’exercice.
Considérant l’importance, la complexité et la sensibilité du sujet, l’ANSES met le rapport en consultation auprès des membres de la communauté scientifique et médicale, des représentants associatifs et des responsables des organisations professionnelles. Plus d’infos sur www.anses.fr
Source: Risques sanitaires liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement ; ANSES, 25 novembre 2010