Compte tenu de l’omniprésence des microplastiques dans notre environnement, on est en droit de se demander s‘ils jouent un rôle dans l’augmentation des troubles neurologiques et s’ils ont d’autres impacts sur la santé humaine.
La réponse à cette question semble de plus en plus « oui ». Plusieurs recherches montrent que chaque cerveau humain renferme, aujourd’hui, l’équivalent d’une cuillère à café de micro ou nanoplastiques.1 Fait troublant : des études rapportent que le cerveau des personnes atteintes de démence en contient 3 à 5 fois plus ! La question n’est donc plus tant de savoir si ces particules ont des conséquences sur la santé, mais comment faire pour éviter le contact avec ces substances nocives ?
Une récente édition spéciale de Brain Medicine1 affirme que dans les pays riches, la consommation des aliments ultra-transformés est à l’origine d’une grande partie de cette pollution cérébrale.
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Microplatiques : des liens probants
De nombreuses études ont déjà rapporté des associations entre la consommation d’aliments ultra-transformés et un risque accru pour la santé, notamment sur le plan cardio-vasculaire. Mais de nouvelles recherches suggèrent également une implication sur la santé cérébrale en raison de la concentration importante en micro et nanoparticules de plastique2 retrouvée plus particulièrement dans ce type d’aliments.
Le cerveau, que l’on croyait protégé par la barrière hémato-encéphalique, ne l’est donc pas puisque l’on observe que les micro et nanoparticules de plastique traversent cette barrière, s’infiltrent rapidement dans le cerveau pour s’y accumuler.3
Différentes études montrent, par ailleurs, que les personnes qui consomment des aliments ultra-transformés présentent un risque accru de :
- 22 % pour la dépression
- 48 % pour l’anxiété
- 41 % pour les troubles du sommeil.
Aux Etats-Unis, plus de 50 % des apports énergétiques proviennent d’aliments ultra-transformés !4
Microplastiques et aliments ultra-transformés : quel rapport ?
La présence de concentrations élevées en microplastiques dans les aliments ultra-transformés tient essentiellement aux matériaux utilisés par l’industrie agro-alimentaire, à la dégradation des emballages plastiques et à la contamination durant les processus de transformation et de production de ces aliments industriels.
S’il s’agit là d’une source importante de pollution pour le corps humain, ce n’est pas la seule puisqu’aujourd’hui toute la chaîne alimentaire et l’environnement sont contaminés par la dégradation des plastiques omniprésents dans les produits d’hygiène, les cosmétiques, les médicaments, etc.
Ce qui signifie que nous mangeons, inhalons et buvons chaque jour des quantités de microparticules de plastique sans nous en rendre compte !
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Que faire pour s’en protéger ?
Les premiers gestes protecteurs consistent à revoir nos modes de consommation, comme notamment :
- Privilégier les aliments frais et pas ou peu transformés (limite le risque de contamination par les micro et nanoplastiques).
- Privilégier l’eau du robinet ou en bouteille en verre
- Eviter l’utilisation des contenants en plastique pour conserver la nourriture et leur préférer des contenants en verre ou en acier
- Eviter de réchauffer au micro-ondes des aliments dans des contenants en plastique
- Eviter les plastiques à usage unique,
- Aérer régulièrement l’intérieur des habitations, bureaux, etc.
- Passer l’aspirateur régulièrement pour enlever la poussière et les débris de plastique
- Bannir les produits d’hygiène et les cosmétiques contenant des microbilles de plastique (dentifrices, gommages, etc.)
- Etc.
Sources
- Brain Medicine 4 March, 2025 DOI: 10.61373/bm025c.0020
- Nihart A.J. et al Nat Med 31, 1114–1119 (2025).
https://doi.org/10.1038/s41591-024-03453-1 - Amato-Lourenço LF et al.. JAMA Netw Open 2024 ;7(9):e2440018.
doi: 10.1001/jamanetworkopen.2024.40018 - Fabiano N et al.. Brain Medicine 2025;1(3):31-33
https://doi.org/10.61373/bm025v.0068