La connaissance de l’origine des matières premières constitue, aujourd’hui encore, un obstacle majeur pour les entreprises qui cherchent à durabiliser l’ensemble de leur chaîne de production.
La durabilité à chaque stade de la chaîne de production est une priorité pour les entreprises et les autorités du monde entier, y compris dans l’industrie alimentaire. Dans le contexte actuel du changement climatique, les entreprises du secteur alimentaire investissent de plus en plus dans des technologies et des collaborations contribuant à réduire l’empreinte écologique. Les principaux facteurs de cette problématique sont les fortes émissions de CO2 et la consommation intensive d’eau et d’énergie. C’est pourquoi la transparence tout au long de la chaîne alimentaire représente notre plus grand défi si l’on veut continuer à innover et à durabiliser efficacement.
Durabilité de la source
Que ce soit pour les consommateurs ou pour les entreprises, l’origine des produits alimentaires joue un rôle essentiel dans le débat sur la durabilité. Il est nécessaire de connaître l’impact environnemental des exploitations agricoles car cette première phase du processus de production occupe une place importante dans la consommation d’énergie, notamment pour le transport et la transformation des aliments. Toutefois, selon une nouvelle enquête américaine menée auprès de quelques grandes entreprises alimentaires, ces informations relatives aux matières premières font encore trop souvent défaut aujourd’hui ou sont incomplètes, ce qui empêche les entreprises de concrétiser pleinement leurs plans de durabilité, de la source au produit final.
Manque de confiance et de contrôle
Il est rare que les entreprises du secteur alimentaire achètent directement leurs matières premières, comme le soja, le maïs et le blé, aux exploitations agricoles. Elles les négocient plutôt via des intermédiaires. Or, selon les résultats de l’enquête, ces intermédiaires ont une connaissance insuffisante des émissions, de la consommation d’énergie et de l’utilisation de ressources naturelles dans les exploitations. Le manque de confiance des agriculteurs locaux ne les incite pas à fournir des informations complètes et les entreprises alimentaires se trouvent alors entravées dans leur contrôle de l’ensemble du processus d’approvisionnement. De plus, force est de constater un décalage entre les objectifs de durabilité ambitieux des entreprises et les moyens disponibles pour les mettre pleinement en œuvre.