Où en est-on par rapport à l’assiette planétaire (EAT-Lancet), pour la santé humaine et celle de la terre ? Les données venant des Etats-Unis montrent une timide progression, qui reste cependant nettement insuffisante.
Cela fait 5 ans que la commission EAT-Lanet a publié l’assiette dite planétaire, à savoir les quantités de denrées à inclure dans une alimentation qui respecte à la fois la santé humaine et celle de la planète. Elle se caractérise notamment par une nette réduction des protéines animales (viande, volaille, œufs, viandes transformées surtout), et une augmentation de la part de végétaux, dont les céréales complètes, les légumineuses, les fruits à coque et graines, ainsi que des huiles insaturées. Dès le premier regard, il apparait clairement que cette alimentation vers laquelle il faudrait tendre le plus possible est assez éloignée de notre consommation actuelle. Mais ou en sommes-nous réellement et quelle est l’évolution ? C’est l’objet de cette étude qui a été menée aux Etats auprès de 33 859 adultes enrôlés dans la National Health and Nutrition Examination Survey, pour la période allant de 2003 à 2018.
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Un score pour mesurer l’adhésion à l’assiette planétaire
Pour quantifier l’adhésion à l’assiette planétaire du EAT-Lancet, les chercheurs ont utilisé le Planetary Health Diet Index (PHDI), qui se base sur 14 groupes de denrées. Le PHDI maximal est de 140. Les résultats indiquent que sa valeur médiane n’était que de 62,7 en 2003-2004, montrant ainsi un décalage important entre consommation réelle et recommandation du EAT- Lancet. En 2017-2018, le PHDI s’élevait à 66,9, soit une augmentation de 4 points. Si cela va dans le bon sens, le moins que l’on puisse dire, cest que cette progression est ténue en l’espace de 15 ans. A ce rythme-là, il faudrait compter 1 siècle pour arriver à satisfaire à 100 % les objectifs de l’assiette planétaire. Et encore ! Car au cours de ces 15 années, le PHDI a augmenté jusqu’en 2011, et depuis cette date, il n’y a plus eu la moindre progression significative. Voilà qui n’est pas très encourageant…
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Quelles sont les évolutions alimentaires en 15 ans ?
L’évolution du score PHDI est due en partie à des changements de consommation qui vont dans le bon sens, mais aussi certains changements qui ne vont pas dans le bon sens, et nuisent donc à l’augmentation du PHDI.
- Evolution qui vont dans le bon sens : augmentation de la consommation de céréales complètes, de fruits à coque et de graines et d’huiles insaturées, diminution de la consommation de la viande rouge, des viandes transformées, des sucres ajoutés, des graisses saturées et des légumes amylacés.
- Evolutions qui vont dans le mauvais sens : diminution de la consommation de légumes non-amylacés, augmentation de la consommation de volaille et d’œufs.
Les chercheurs ont aussi montré que plus le score PHDI augmentait, plus la probabilité d’avoir des apports insuffisants en fer, fibres et potassium était basse. En revanche, pour le calcium, c’est l’inverses, avec un risque d’apport insuffisant pour les scores les plus élevés.
Même si ces données ne peuvent pas être extrapolées telles quelle à la population européenne, elles montrent qu’il y a encore un fameux chemin à parcourir avant de se rapprocher des objectifs de l’assiette planétaire…
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