Selon une nouvelle étude de l’ULB publiée dans PloSOne, à performance observée identique, le cerveau des binge drinkers doit travailler plus pour atteindre le même résultat que le cerveau de personnes contrôles.
C’est bien établi par imagerie cérébrale, le binge drinking (ou biture express, en vogue chez les étudiants) conduit à des altérations du fonctionnement cérébral, tout comme l’alcoolisme chronique. Cette nouvelle étude du laboratoire de Psychologie médicale et d’Addictologie de l’ULB montre qui le cerveau du binge drinker doit entrer dans un mécanisme d’hyperactivité pour effectuer des tâches relativement simples.
L’équipe du Dr Salvatore Campanella a confronté 32 participants – 16 binge drinkers et 16 contrôles – à une tâche simple de mémoire de travail: les participants voyaient sur écran une succession rapide de chiffres, ils devaient appuyer sur un bouton quand le chiffre qu’ils voyaient est le même que deux chiffres auparavant (par exemple 7 6 2 6 4 2 3 1 9 1…).
Verdict: les deux groupes réalisent en apparence des performances identiques à l’observation. Mais l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle révèle, elle, une performance significativement moins bonnes que les contrôles. Alors que certaines régions impliquées dans la tâche sont hypoactivées, d’autres régions du cerveau tentent de compenser ce manque en montrant donc une hyperactivation. En clair, les binge drinkers doivent travailler plus pour obtenir un même résultat. Mieux encore, cette hyperactivité serait corrélée avec la dose d’alcool consommée occasionnellement. On ignore cependant aujourd’hui si ces modifications sont réversibles.
Campanella S. et al., PloSOne 2013. Communiqué de presse, ULB, 29 avril 2013.