Des chercheurs de la Cleveland Clinic (Ohio) montrent que la transformation de certains constituants alimentaires par le microbiote intestinal génère un métabolite, le triméthylamine-N-Oxyde, dont la teneur dans le sang est associée à un risque cardiovasculaire accru.
Le rôle du microbiote intestinal dans la santé n’a pas fini de nous surprendre, et si bien des effets bénéfiques ont été rapportés, il en existe d’autres qui le sont moins. C’est le cas de ce nouveau lien supposé entre le triméthylamine-N-Oxyde (TMAO) produit par le microbiote à partir de la lécithine alimentaire et le risque cardiovasculaire, rapporté dans le New England Journal of Medicine.
Stanley Hazen et ses collègues ont mené une étude en deux temps. Ils ont d’abord fait avaler quotidiennement deux œufs durs à des volontaires, pour constater une augmentation du taux sanguin de TMAO. La même expérience sous antibiotiques n’entraîne aucune élévation de TMAO, ce qui permet d’en déduire un rôle pour le microbiote.
Ensuite, ils ont examiné, auprès de quelque 4.000 personnes, les taux sanguins de TMAO et montré que ceux-ci présentaient une association positive avec un risque cardiovasculaire augmenté endéans les 3 ans. Outre la lécithine, les mêmes auteurs avaient montré précédemment que la L-carnitine, retrouvée notamment dans la viande rouge et ajoutée dans certaines boissons énergisantes et compléments alimentaires, dont la structure est similaire à celle de la lécithine, pouvait aussi être transformée en TMAO par le microbiote.
Wilson W.H. et al., N Engl J Med, April 25 2013; 368:1575-1584.