Antioxydant potentiellement protecteur, le bêta-carotène, sous sa forme synthétique, a également été associé à un risque accru de cancer du poumon. L’EFSA fixe dès lors une quantité maximale.
Le bêta-carotène souffle le chaud et le froid. D’un côté, des taux sériques élevés en bêta-carotène, que l’on trouve typiquement chez les grands consommateurs de fruits et légumes, ont été associés à une moindre prévalence de divers cancers, dont celui du poumon. D’un autre côté, certains travaux ayant administré du bêta-carotène synthétique à de grands fumeurs (plus d’un paquet par jour) ont suggéré l’effet inverse, à savoir un risque accru de cancer pulmonaire.
Outre la présence dans les végétaux, le bêta-carotène (de synthèse) fait partie de la composition de bien des suppléments alimentaires, et se retrouve encore dans les aliments sous forme d’additif (E 160a). La commission Européenne a demandé à l’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) de se pencher sur le sujet, afin de déterminer une limite supérieure tolérable pour l’exposition par les suppléments alimentaires, ainsi que par les additifs.
Une méta-analyse de 2010 montrait un risque de cancer du poumon accru chez les personnes supplémentées avec 20 mg et + de bêta-carotène par jour, ainsi que chez les fumeurs et les travailleurs exposés à l’amiante supplémentés en bêta-carotène. Considérant que les données épidémiologiques ne montrent aucune augmentation de l’incidence du cancer du poumon chez les grands fumeurs avec une supplémentation se situant entre 5 et 15 mg par jour.
L’EFSA conclut que l’exposition en dessous de 15 mg/jour par voie de suppléments et d’additifs alimentaires est sans inconvénient pour la santé, y compris chez les grands fumeurs.
EFSA Journal, 2012; 10(12): 2953 [7 pp.].