Outre son contenu en nutriments, la nourriture est aussi vectrice de micro-organismes. Si ce « vivant » n’a aujourd’hui pas de reconnaissance officielle, il intéresse de plus en plus de par le rôle qu’il pourrait avoir sur la santé. Il était donc temps d’évaluer la quantité de micro-organismes que nous avalons chaque jour, ce qui a été fait dans cette vaste étude américaine.
Le profil en micro-organismes de notre nourriture serait-il une nouvelle page dans l’appréciation des liens entre ce que nous mangeons et la santé ? Si pendant longtemps les micro-organismes étaient vus sous l’angle d’une menace, le monde du vivant est désormais pressenti comme un acteur de santé. Comme le sont les probiotiques, mais peut-être de manière plus large… Pour le savoir, il faut, l’étudier, et pour l’étudier, il faut commencer par faire un inventaire de la charge de micro-organismes dans notre alimentation. C’est ce qu’a réalisé pour la première fois une équipe de recherche aux États-Unis, en utilisant les données nationales NHANES pour la période de 2002 à 2018.
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9000 denrées classées selon leur charge en micro-organismes
Les chercheurs de l’UC Davis ont classé près de 9000 denrées en 3 catégories en fonction de leur charge microbienne (en UFC ou unité formant colonie/g) :
- Charge faible (moins de 104) : sodas, alcool, produits pasteurisés…
- Charge moyenne (de 104 à 107) : pickles, légumes et fruits frais… consommés non épluchés
- Charge élevée (plus de 107) : produits laitiers fermentés non pasteurisés, kimchi…
La supplémentation en probiotiques a aussi été prise en compte. Toute la question, pour les chercheurs, est de tenter de comprendre s’il devrait y avoir un apport recommandé en microbes pour contribuer à la santé…
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On mange plus de microbes qu’il y a 15 ans
Les résultats montrent que 20 % des enfants et 26 % des adultes consomment des denrées avec une charge microbienne élevée. Et que cette consommation est significativement plus élevée qu’au début de la période investiguée, ce qui est vu comme une tendance positive. Chez l’adulte, la consommation moyenne de denrées de charge microbienne moyenne est de 69 g, celle de denrées à charge élevée de 16 g par jour.
Les auteurs expliquent qu’il s’agit d’une première étape pour évaluer les liens entre la charge microbienne de l’alimentation et la santé. De nombreuses études ont déjà rapporté des effets bénéfiques de la consommation de denrées fermentées, mais sans faire vraiment la distinction entre ce qui a trait aux micro-organismes et à la denrée en elle-même…
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