Parce qu’ils sont fermentés dans le côlon, les prébiotiques génèrent des gaz qui peuvent être gênants. Des chercheurs ont identifié un nouveau type de prébiotique, qui semble avoir des effets santé en quantités bien plus faibles, réduisant les nuisances.
Les prébiotiques, ces composés qui, au travers de leurs effets sur le microbiote intestinal, sont associés à des effets bénéfiques pour l’hôte, sont souvent de nature glucidique. Ces glucides non digestibles dans le tractus digestif supérieur, souvent en raison de liaisons de type bêta, arrivent dans le côlon. Là, ils peuvent être utilisés comme substrats par certaines bactéries, ce qui contribue à «nourrir» le microbiote et façonner sa composition. Mais cette fermentation génère, outre des acides gras à chaîne courte, des gaz, à raison de plusieurs litres par jour. Cette production de gaz peut s’avérer incommodante, surtout si l’on ingère des quantités accrues de probiotiques pour bénéficier de leurs effets santé.
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Prébiotiques d’algue, de feuille et de fruit
Des chercheurs INSERM ont trouvé d’autres molécules que les habituels composés glucidiques qui, sur base de travaux chez la souris, se présentent comme un nouveau type de prébiotique. Ils ont étudié des molécules extraites de trois plantes: une algue rouge (Porphyra umbilicalis), les feuilles de la mélisse officinale (Melissa officialis) et des extraits de fruits d’une plante indienne (Emblica officinalis Gaertn).
Ils ont administré ces molécules à des souris obèses et diabétiques à des doses proportionnellement inférieures aux doses efficaces des prébiotiques traditionnels. Et les effets sont également apparus plus rapidement, après deux semaines déjà. Les résultats de cette recherche sont publiés dans la revue Molecular Nutrition & Food Research.
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Un effet marqué sur les triglycérides sanguins
Chacune des trois sources de prébiotique testé a entraîné une augmentation de la quantité des différents acides gras à chaîne courte dans l’intestin. Cela reflète leur utilisation par des bactéries du microbiote intestinal et traduit une amélioration du métabolisme de l’hôte. Sur les différents marqueurs métaboliques suivis, les résultats les plus importants ont été obtenus avec l’extrait d’algue rouge, qui a généré une baisse de 30% du taux de triglycérides sanguins.
Pour Matteo Serino, qui a dirigé cette recherche: «Ce qu’il est intéressant de noter, c’est que tous ces effets ont été observés après seulement deux semaines de traitement, et en utilisant des doses faibles. Cela suggère la nécessité de nouvelles études afin de savoir si ce type de traitement pourrait être efficace chez l’homme, et de tester si les molécules actuelles pourraient être utilisées à des doses inférieures tout en restant efficaces, limitant ainsi les effets secondaires. Cela reviendrait à revoir le protocole actuel d’administration des prébiotiques».
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