Il semble qu’il puisse exister une différence homme-femme significative au niveau de l’intestin. Elle permettrait d’expliquer pourquoi et comment des pathologies s’expriment différemment dans les deux sexes et pourquoi des réponses thérapeutiques différentes s’observent selon le genre.
L’étude publiée récemment dans Cell montre que les drosophiles mâles ont, par exemple, tendance à digérer et à absorber plus de sucres que les femelles. Et que cela serait dû à une communication ciblée «testicules – intestin», orchestrée par une cytokine circulante pour augmenter la digestion et l’absorption des sucres dans l’intestin des mâles.
On observe en effet que cette région de l’intestin sécrète du citrate, qui soutient la production de sperme dans les testicules. Cette étude montre que l’intestin adulte possède bien une «identité sexuelle» qui détermine des propriétés physiologiques distinctes selon le sexe. De quoi, sans doute, faire avancer la compréhension des recherches fondamentales et cliniques. Mais pas que…
Prendre en compte la différence homme-femme
La mise en évidence de cet axe «testicules – intestins» montre que la communication métabolique entre les organes est physiologiquement importante. Et le rôle instructif du citrate métabolique dans la communication entre organes est sans doute bien plus vaste que ce que l’on pensait jusqu’alors.
Si cette révélation ouvre de nouvelles perspectives, elle plaide également en faveur des pressions exercées pour prendre en compte les deux sexes dans la recherche fondamentale et la recherche clinique. Les différences entre les sexes étant en effet importantes mais relativement sous-explorées.
Une signalisation inter-organes
Les communications inter-organes ne font plus de doute et on connaît aussi de nombreux médiateurs (hormones peptidiques). Mais la présence de produits intracellulaires dans la circulation pourrait être intéressant, comme le suggèrent certains travaux récents. De tels métabolites circulants exogènes pourraient, en effet, aider à définir si on est en présence de tissus sains ou de tumeurs (selon les cas). L’exploration du potentiel instructif de ces métabolites dans le contexte de la signalisation inter-organes suscite donc un réel intérêt.
Une autre différence homme-femme?
Femmes et hommes, inégaux face aux dépôts de graisse.