L’utilisation de protéines extraites d’insectes conduit à s’intéresser à un sous-produit de cette filière: l’huile d’insecte, qui peut être fruitée ou… nauséabonde.
Les insectes sont de plus en plus évoqués comme une source alternative de protéines capable de contribuer à relever les défis alimentaires et environnementaux qui se présentent. Si leur consommation telle quelle est encore loin d’être entrée dans les mœurs, leur utilisation plus discrète, sous forme de farine ou de protéines purifiées, se développe. Mais pour le Dr Daylan Tzompa-Sosa, qui étudie de près les lipides des insectes à l’Université de Wageningen (Pays-Bas), il n’y a aucune raison de ne pas exploiter les huiles d’insectes.
Des huiles insaturées
Les lipides représentent de 10 à 30 % du poids frais des insectes. Du point de vue de la composition, ces huiles peuvent être considérées comme à mi-chemin entre les graisses animales et les huiles végétales, avec surtout de l’acide oléïque (C18 :1), mais aussi les deux acides gras essentiels (les acides linoléïque et alpha-linolénique). La teneur en acides gras insaturés varie de 64% des acides gras pour les coléoptères et les criquets à 75% pour le vers de farine et le cafard.
A table?
Comme pour les protéines, l’attrait nutritionnel des lipides d’insectes ne suffit pas à leur ouvrir les portes de nos habitudes alimentaires. Mais qu’en est-il des aspects sensoriels? Si les huiles de sauterelle et de mouche soldat noire (Hermetia illucens) sont décrites comme fruitées et plaisantes, l’huile de cafard a peu de chance de trouver sa place à table, en raison de l’odeur de vomis qu’elle dégage! Elle pourrait néanmoins être utilisée comme lubrifiant ou composant de peintures…
Dr Daylan A. Tzompa-Sosa et al., Food Research International, 20/01/2015.
