Des chercheurs mettent le doigt sur les mécanismes impliqués dans la toxicité du fructose pour le foie.
L’étau se resserre autour du fructose, ce sucre longtemps adulé parce qu’il ménage la sécrétion d’insuline, mais qui favorise le stockage des graisses, à commencer par le foie. Des chercheurs du Duke University Medical Center, à Durham (États-Unis), apportent de nouveaux éléments permettant de comprendre l’effet de ce sucre.
Une des particularités dans le métabolisme du fructose, consiste à solliciter des molécules d’ATP pour sa conversion en glucose, au niveau du foie. C’est précisément cette mobilisation d’ATP qui priverait le foie d’un niveau énergétique cellulaire optimal, favorisant ainsi le risque d’inflammation.
La situation est particulièrement problématique chez les personnes obèses et diabétiques, chez qui la résistance à l’insuline altère la capacité de l’AMP kinase à produire de nouvelles molécules d’ATP, selon Manal Abdelmalek, Professeur associé de gastro-entérologie et d’hépatologie à Duke et premier auteur de l’étude. Cela favoriserait la synthèse d’acides gras, mais aussi d’acide urique.
L’étude a été menée chez des personnes diabétiques, chez qui la teneur en graisse du foie a pu être mise en rapport avec la déplétion en ATP et la production d’acide urique après administration de fructose. Rappelons que le fructose est largement présent dans la nature (fruits), mais qu’au cours des dernières décennies, il a connu un essor fulgurant dans les sirops de maïs riches en fructose, largement utilisés dans les boissons sucrées.
Source: Abdelmalek M.F. et al., Hepatology, 2012 Mar 29. doi: 10.1002/hep.25741.