Les immigrants asiatiques qui s’installent aux États-Unis voient leur microbiote intestinal s’occidentaliser, parallèlement à l’augmentation du risque d’obésité, comme le montrent ces nouvelles recherches.
Une grande diversité microbienne est actuellement considérée comme une caractéristique positive du microbiote. En effet, une réduction de cette diversité a été associée à plusieurs conditions néfastes pour la santé, telles que des perturbations métaboliques, l’obésité et l’excès de poids. Dans cette étude publiée dans la revue Cell, des chercheurs se sont intéressés à l’évolution du microbiote intestinal de réfugiés d’Asie du Sud-Est qui s’installent aux États-Unis. Et les observations révèlent que cette évolution pourrait expliquer pourquoi ces populations immigrées développent rapidement excès de poids et obésité…
Quels signes d’une occidentalisation du microbiote?
Les chercheurs ont étudié le microbiome et les habitudes alimentaires d’immigrants issus de deux régions en Thaïlande, et qui vivent aux États-Unis depuis quelques jours à plus de 40 ans. L’étude inclut également des immigrants de seconde génération (nés aux États-Unis), pour évaluer les effets à long terme, ainsi que des immigrants suivis pendant 9 mois après leur arrivée aux États-Unis, pour évaluer les modifications à court terme. Au cours de cette période de 9 mois, les résultats indiquent qu’avec l’occidentalisation, la souche Bacteroides a partiellement remplacé la souche Prevotella dans le microbiote intestinal.
Perte de diversité du microbiome et augmentation de l’obésité
Mais ce n’est pas tout: cette occidentalisation se marque aussi durant la première décennie aux États-Unis, et s’exprime par une diminution de la diversité du microbiome. Cette diminution de la diversité est proportionnelle à la durée de séjour aux États-Unis. Les recoupements avec les données alimentaires suggèrent bel et bien que l’occidentalisation de l’alimentation joue un rôle dans cette réduction de la diversité, bien qu’elle ne soit pas en mesure d’expliquer tous les changements observés. Elle suggère encore, sans apporter la preuve d’un lien de cause à effet, que cette réduction de la diversité du microbiome intestinal est associée à risque accru d’être obèse.