Le lieu de résidence joue-t-il un rôle social important dans la santé des habitants d’une ville? L’exemple de Seattle le suggère: la localisation et le prix des logements seraient directement associés à la consommation de sodas ou de salades de ses habitants.
Cette étude est la première à modéliser les habitudes alimentaires et la qualité de l’alimentation au niveau des quartiers résidentiels, la plus petite unité géographique utilisée par le US Census Bureau. Le document, publié dans la revue Social Science and Medicine – Population Health, fournit un nouvel outil de précision démographique. Il permet d’identifier les communautés ayant le plus besoin d’interventions pour augmenter la consommation de fruits et de légumes.
Consommation de salade et sodas en fonction du lieu de résidence
La géolocalisation au service de la nutrition
Les chercheurs ont géolocalisé les données alimentaires de près de 1 100 participants adultes de l’étude de la ville de Seattle sur l’obésité en se basant sur l’adresse de leur domicile. Ils les ont ensuite croisées à la valeur foncière des propriétés résidentielles obtenues fiscalement au niveau du comté de King. Des informations sur l’âge, le sexe et la race/ethnie ainsi que sur l’éducation et le revenu annuel du ménage ont été recueillies au moyen d’enquêtes téléphoniques.
Ils ont également demandé aux participants à quelle fréquence ils mangeaient de la salade et/ou buvaient du soda, ces deux aliments étant sélectionnés comme marqueurs de référence de la qualité de l’alimentation. Les Healthy Eating Index Scores (HEIS), une mesure de la qualité de l’alimentation, ont également été calculés pour chaque participant.
Tous les articles sur les boissons sucrées
Le lieu de résidence le plus cher associé à une plus forte consommation de salade
Les habitants de Seattle vivant dans les quartiers riverains du front de mer avaient tendance à avoir une alimentation plus saine (avec des scores HEIS plus élevés) que ceux vivant le long de l’Interstate-5 et de l’Aurora Avenue, situés davantage au centre de la région étudiée.
Ces disparités géographiques s’expliqueraient par les prix des logements: en bord de mer, les valeurs foncières des logements sont plus élevées et associées à une consommation plus élevée de salades et plus faible de sodas. L’inverse se vérifie au centre de la carte.
Aucune différence significative n’apparaît pour l’âge. Les femmes avaient également tendance à manger plus de salade que les hommes, tout comme les adultes de 55 ans et plus. De plus, les personnes gagnant 50 000 $/an ou plus mangeaient plus de salade que celles ayant un revenu plus faible.
Cette étude suggère donc que les déterminants socio-économiques de la santé doivent être examinés de plus près pour mener des interventions nutritionnelles auprès des populations.