Une nouvelle étude réalisée dans 19 pays d’Europe étaye la piste d’un effet obésogène pour la consommation excessive de produits ultra-transformés.
Les aliments transformés occupent une place grandissante dans notre quotidien. Cependant, le degré de transformation apparait de plus en plus comme un élément qui pourrait être impliqué dans le développement de certaines maladies, y compris l’obésité.
La classification NOVA
La classification NOVA est utilisée pour distinguer les aliments selon leur niveau de transformation. Elle est basée sur la nature, le degré et le but du processus de transformation industriel des aliments avant leur consommation.
Cette classification considère comme produits ultra-transformés, les préparations industrielles fabriquées partiellement ou entièrement à partir de sucre, de sel, d’huiles et de matières grasses, d’amidon et d’autres substances dérivées d’aliments, ainsi que d’additifs.
Une nouvelle étude transversale réalisée à l’Université de São Paulo vient renforcer l’existence d’une association entre la présence d’aliments ultra-transformés dans l’alimentation et l’obésité, déjà suggérée par plusieurs études.
Aliments ultra-transformés associés à l’obésité
Dans cette étude qui porte sur 19 pays, deux types de données ont été croisées sur des périodes de temps similaires. D’une part, les estimations de la consommation d’aliments ultra-transformés calculées à partir des enquêtes du budget des foyers conduites entre 1991 et 2008, et d’autre part, la prévalence de l’obésité obtenues à partir des enquêtes nationales.
Dans les 19 pays étudiés, les produits ultra-transformés représentent plus d’un quart des aliments détenus par les foyers. Cette proportion est la plus élevée au Royaume-Uni (50,4%) et en Allemagne (46,2%), et la plus faible en Italie (13,4%) et au Portugal (10,2%).
Les résultats indiquent que plus les habitants d’un pays possèdent d’aliments ultra-transformés, plus la prévalence de l’obésité chez les adultes est importante dans le pays concerné. Après ajustement pour certains facteurs confondants, les chercheurs estiment que chaque augmentation d’1% de la quantité d’aliments ultra-transformés présente dans les foyers est associée à une augmentation de 0,25% de la prévalence de l’obésité. Cette étude ne permet cependant pas de conclure en l’existence d’un lien de causalité.