Les régimes pauvres en glucides sont prisés pour la perte de poids, voire la prévention du diabète. Est-ce justifié? Non, selon le nutritionniste néerlandais Fred Brouns, qui publie une revue sur le sujet.
Régime Atkins et ses nombreuses déclinaisons, régime cétogène,… De nombreux régimes sont basés sur la restriction glucidique. Ils comprennent généralement moins de 50 g, voire moins de 20 g de glucides par jour. Leur efficacité alimente les débats de longue date: ils semblent plus efficaces à court terme (jusqu’à 6 mois) que le régime hypolipidique équilibrée, mais ne donnent pas de meilleurs résultats à long terme, que du contraire.
Dans un article publié dans le European Journal of Nutrition, Fred Brouns, professeur émérite de l’Université de Maastricht, fait le point sur ces prétendus bienfaits des régimes «low carb».
Pauvre en glucides, mais riche en lipides
Première mise au point: étant donné qu’il est bien démontré que la réduction des glucides entraine une augmentation de celle des lipides, il estime qu’il faudrait appeler ces régimes «low carb-high-fat» (LCHF). Les changements profonds inhérents à un tel régime sur la qualité globale de l’alimentation ont des conséquences qui ne sont à ce jour pas connues.
Sur base de récentes études métaboliques et de données cliniques, l’auteur formule divers constats. Tout d’abord, que tout régime réduit en énergie entraîne une perte de poids, ce qui s’accompagne des diverses améliorations notamment métaboliques. Les études menées jusqu’à 2 ans chez les patients obèses et diabétiques montrent des effets favorables des LCHF sur le poids, la glycémie et l’insulinémie, et aussi certains effets défavorables (comme une augmentation du cholestérol LDL).
Manque de données à long terme
Autre constat: la compliance envers les LCHF est faible. Pour les personnes avec un diabète ou un prédiabète, ce sont surtout les glucides rapidement digestibles qui doivent être réduits (sucres, sirops, pommes de terre, riz et pain blancs, etc.) et que si la proportion de graisse augmente, il faut alors favoriser les sources d’acides gras insaturés.
Les interventions visant à modifier le style de vie chez les personnes à haut risque de diabète de type 2, tout en maintenant les glucides, se sont montrées efficaces dans la progression à long terme de la maladie, et sont considérées comme sûres. Enfin, étant donné le manque de données sur les régimes LCHF au travers d’études contrôlées à long terme (plus de 2 ans), il serait prématuré de les recommander au grand public, conclut Fred Brouns.