Des chercheurs chinois mettent en lumière un nouveau mécanisme par lequel un composé du vin rouge, le resvératrol, exercerait un effet anti-athérogène.
Cela fait des années que la consommation modérée de vin rouge est vue comme favorable sur le plan cardiovasculaire. C’est d’ailleurs un élément avancé pour expliquer le «French Paradox», constat d’une mortalité cardiovasculaire relativement basse des Français, malgré une consommation lipidique assez élevée.
Outre l’effet de l’éthanol sur le HDL commun à toute boisson alcoolisée, le vin rouge se distingue par sa richesse en polyphénols antioxydants, dont le resvératrol, acteur supposé dans cet effet cardio-protecteur.
Moindre production de triméthylamine
Des chercheurs de Chongqing, en Chine, ont mené différentes expériences chez la souris pour voir dans quelle mesure l’effet contre l’athérosclérose documenté pour ce composé passerait par des modifications du microbiote intestinal.
Ils ont découvert que le resvératrol réduisait le niveau de triméthylamine-N-oxyde (TMAO), connu pour contribuer au développement de l’athérosclérose. Et surtout, qu’il inhibait la production de triméthylamine (TMA) – composé nécessaire à la production de TMAO – par les bactéries intestinales.
Modulation du microbiote
Plus précisément, leurs expériences montrent que cet effet sur la production de TMAO passe par une modulation du microbiote intestinal, qui se caractérise par une augmentation du rapport entre Bacteroidetes et Firmicutes, une diminution de la croissance de Prevotella, et en augmentation relative de Bacteroides, Lactobacillus, Bifidobacterium et Akkermansia. Des effets qui doivent désormais encore être démontrés chez l’homme.
Chen MI. et al., mBio 2016, vol 7, no 2, e02210-15.