Bien que très répandue dans le langage des parents, cette expression ne peut suffire à assurer la croissance des enfants. Et si la soupe peut certes jouer un rôle intéressant à ce niveau, on sait que l’importance des apports en nutriments-clés pour aider le foetus et l’enfant à grandir et se développer, s’inscrit bien avant l’heure de la soupe! Pour certains nutriments comme la vitamine b9, par exemple, tout commence même idéalement avant la conception de l’enfant!
Comme le montre un grand nombre d’études scientifiques, les folates jouent très tôt un rôle important dans le développement foetal, puisqu’ils sont impliqués dans la synthèse de l’ADN indispensable à la division cellulaire normale de l’oeuf et à son développement. Et le rôle de l’acide folique dans la prévention des malformations du système nerveux central est également largement démontré aujourd’hui.
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Le nourrisson a des besoins en lipides supérieurs à ceux d’un adulte.
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Le système nerveux central commence à se former très tôt dans le développement embryonnaire, vers le 18ème jour après la fécondation de l’ovule. Le cerveau et la moelle épinière se développent rapidement chez le tout petit embryon (3-4 mm) pour former la plaque neurale qui se creuse en un sillon, dont les parois vont peu à peu se rapprocher et se souder du haut vers le bas, pour former le tube neural vers le 26ème jour de grossesse.
Et c’est précisément à ce stade critique que l’acide folique jouerait un rôle déterminant, selon un mécanisme non encore élucidé. En l’absence d’une quantité suffisante d’acide folique, les parois du tube neural auraient en effet plus de risque de se souder de façon incomplète et laisseraient apparaître des malformations, encore appelées anomalies du tube neural (ATN) dont la plus connue est le spina bifida ou myéloméningocèle, caractérisée par une fermeture incomplète du dos de l’enfant.
L’hypothèse selon laquelle une supplémentation en acide folique est susceptible de diminuer le risque de malformations de ce type a été vérifiée dans de nombreuses études. Et les recommandations actuelles plaident en faveur d’un apport quotidien de 400 microgrammes plusieurs mois avant la grossesse, tout au long de la grossesse et durant la période d’allaitement.
Enrichir l’alimentation en folates, une solution?
L’information apportée aux femmes ne semble cependant pas suffisante. L’analyse de 52 études réalisées dans 20 pays occidentaux a montré que, entre 1999 et 2001, 0,5 à 52% des femmes ont pris de l’acide folique en préparation d’une grossesse. Et dans les pays qui ont mené des campagnes de sensibilisation, on n’a jamais observé plus de 50% de succès1.
D’où l’idée de certains pays comme la Suisse ou les Etats-Unis, d’enrichir certains aliments en folates afin d’aider les femmes à mieux couvrir leurs besoins via l’alimentation. La fondation «Folsäure Offensive Schweiz» (pour «offensive acide folique Suisse»)2 entend ainsi améliorer l’approvisionnement de la population suisse, en ajoutant des germes de blé riches en folates ou de l’acide folique synthétique à une sélection de denrées alimentaires.
Des clés de croissance et de développement
D’autres nutriments sont bien entendu indispensables, comme les acides gras essentiels notamment. Il ne faut donc pas négliger les apports en lipides durant la croissance, car ils représentent de bonnes sources de vitamine E et d’oméga-3 et -6, dont les petits organismes ont grandement besoin au quotidien. L’acide docosahéxaénoïque (DHA) est à ce titre essentiel pour son rôle fonctionnel dans la construction des membranes du cerveau et dans les processus de développement visuel et neurologique.
N’oublions pas que le nourrisson a des besoins en lipides supérieurs à ceux d’un adulte. Il est donc important de veiller à leurs apports dans l’alimentation, et notamment en ce qui concerne les acides gras essentiels qui ne peuvent pas être synthétisés par l’organisme.
Une consommation suffisante d’acides gras polyinsaturés (oméga-3 et oméga-6) est en effet fondamentale chez l’enfant notamment parce qu’ils:
- apportent de l’énergie dont l’organisme a besoin pour bien fonctionner,
- contribuent au bon fonctionnement cellulaire,
- participent au fonctionnement optimal du cerveau (éveil, apprentissage, etc.).
Encourager les parents à ajouter quelques cuillères d’huiles alimentaires végétales (colza, bourrache, germe de blé, tournesol, etc.) dans la purée, les pâtes et les crudités, ou de la margarine sur le pain et les légumes frais est donc aussi un bon moyen de veiller aux apports optimaux en acides gras chez les enfants.