Cette étude de l’Université de l’Illinois met en lumière les trois facteurs majeurs de risque les plus fortement corrélés à l’obésité de l’enfant. Manque de sommeil, restriction alimentaire et IMC des parents sont identifiés comme des prédicteurs de l’obésité de l’enfant.
Ces données publiées dans la revue Childhood Obesity fournissent une toute nouvelle feuille de route pour l’élaboration d’interventions contre l’obésité chez l’enfant. Les chercheurs ont étudié, en interrogeant 329 «couples» parents-enfants d’âge préscolaire, 22 variables déjà identifiées comme facteurs prédictifs de l’obésité de l’enfant.
L’enquête a renseigné les caractéristiques démographiques, les antécédents de santé de l’enfant et des parents et les régimes alimentaires. Elle a été suivie de visites à domicile pour la prise des mesures de l’enfant (poids, taille, IMC,…) et le recueil d’informations sur l’histoire des parents.
Le manque de sommeil, des parents en surpoids ou obèses et les restrictions alimentaires imposées à l’enfant par les parents pour mieux contrôler son poids, s’avèrent les prédicteurs les plus forts, et même après ajustement avec les 19 autres facteurs de confusion possible. Précisément,
- les enfants qui dorment moins de 8h ont un risque multiplié par 2,2 d’être en surpoids ou obèses,
- les enfants ayant un parent en surpoids ou obèse ont un risque accru de 90% d’être eux-mêmes en surpoids ou obèses,
- les enfants dont les parents pratiquent des restrictions alimentaires présentent un risque accru de 75%.
Le Dr Brent McBride, directeur du Laboratoire du développement de l’enfant de l’université, remarque que cibler de nouvelles interventions sur ces facteurs de risque pourrait apporter une réduction considérable de l’obésité infantile. Il s’agirait par exemple de se concentrer aussi sur la santé, l’alimentation et le mode de vie des parents ou de communiquer sur l’importance d’une heure de coucher pas trop tardive et régulière.
Il s’agirait aussi d’informer les parents sur la transmission de leurs préférences alimentaires à leurs enfants dès la petite enfance et sur les risques de restreindre l’accès des enfants à certains aliments. Il part du principe que «si les enfants sont privés de frites, ils en consommeront avec excès à la première occasion».
DEV D.A. et al., Childhood Obesity, 2013 Oct; 9(5): 399-408.