Une étude française présentée au Congrès de l’European Society of Cardiology, précise les limites des effets néfastes de l’obésité sur le risque cardiovasculaire. Des effets néfastes indiscutables sur la tension artérielle et la dyslipidémie, mais plus ou moins sévères en fonction des symptômes.
Ainsi, un tour de taille élevé augmente de 44% le risque de décès cardiaque, indépendamment de l’IMC. Le paradoxe de l’obésité est ici confirmé, mais l’apparition de symptômes métaboliques, dont l’obésité reste un facteur déterminant, reste un indicateur majeur du risque.
Des études ont déjà évalué les effets bénéfiques du contrôle et de la perte de poids sur le risque cardiovasculaire, mais d’autres ont révélé ce paradoxe où l’obésité apparaît même comme un facteur de protection contre un pronostic cardiaque défavorable.
Pour l’auteur Tabassome Simon (Hôpital St Antoine, Paris), le paradoxe de l’obésité persiste, en particulier chez les patients ayant subi un AVC.
Son étude a porté sur les données du registre français des STEMI (Infarctus du myocarde avec élévation du segment ST), couvrant 60% des établissements français. L’analyse montre que les taux de mortalité à 5 ans sont plus faibles dans le groupe IMC=25-30 kg/m2, et plus élevés dans les groupes IMC<22 et IMC>35 kg/m2.
L’obésité et l’insuffisance pondérale sévères sont donc associées au risque le plus élevé de décès après hospitalisation. Par ailleurs, un tour de taille élevé (quartile supérieur), indépendamment de l’IMC, est identifié comme un indicateur majeur de risque accru de décès à 5 ans (+44%).
Etre en surpoids, mais sans troubles métaboliques ne semble donc pas associé à un risque accru chez les femmes et à court terme. Cependant, l’apparition de symptômes métaboliques, dont l’obésité reste un facteur déterminant, est associée à une augmentation marquée du risque cardiovasculaire.
Simon Brown, ESC Congress News, 4 Sept 2013, Amsterdam.