Ça y est, l’EFSA a enfin terminé l’évaluation des allégations de santé fonctionnelles génériques. Bilan de trois années de travaux des experts de l’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire.
Les experts de l’EFSA ont franchi une étape déterminante dans leurs travaux avec la publication des évaluations portant sur le dernier groupe d’allégations fonctionnelles génériques (hormis celles relatives aux substances botaniques). La publication de cette dernière vague d’évaluations sonne le glas de pas moins de trois années de travaux.
Les scientifiques du groupe NDA sur les produits diététiques, la nutrition et les allergies ont achevé d’évaluer les vingt derniers pourcents des allégations de santé fonctionnelles génériques listées par la Commission européenne depuis juillet 2008 (article 13.1 du règlement n°1924/2006). Avec près de 4.650 allégations de santé soumises par la Commission à l’origine, les experts ont fait face à une charge de travail pour le moins titanesque. Parmi elles, 331 ont été écartées et 1.548 relatives aux produits à base de plantes ont été redirigées vers un processus d’évaluation distinct. L’EFSA a retenu 2.758 allégations dans son processus d’évaluation, en vue de déterminer si elles reposent ou non sur des bases scientifiques solides.
Une allégation sur cinq favorable
L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments peut maintenant faire un bilan. Etant donné le nombre important d’allégations reçues, l’EFSA a généralement regroupé les allégations relativement similaires. Au total, environ une allégation sur cinq (dont les preuves étaient suffisamment étayées) a fait l’objet d’un avis favorable. Ces allégations portent sur:
– Des vitamines et minéraux
– Des fibres nutritionnelles et le contrôle du glucose dans le sang, le cholestérol sanguin ainsi que le contrôle du poids. Les fibres de grains d’avoine et d’orge et leur effet positif sur l’accroissement de la masse fécale, par exemple, ou la consommation de fibres de seigle positivement liée aux modifications des fonctions intestinales.
– Les cultures vivantes de yaourts et la digestion du lactose
– Les polyphénols dans l’huile d’olive et leurs effets antioxydants
– Les noix et l’amélioration du fonctionnement des vaisseaux sanguins
– Le fructose et son effet sur la réduction de la réponse glycémique post-prandiale
– Les substituts de repas et le contrôle du poids
– Les acides gras et les fonctions du cœur
– Les substituts du sucre, tels que le xylitol et le sorbitol, et leur rôle dans le maintien de la minéralisation des dents, et dans la diminution des taux de glucose dans le sang
– Le taux de sodium et le maintien d’une pression sanguine normale
– Les boissons contenant des glucides et des électrolytes, et les performances sportives
– La mélatonine et l’endormissement
– Le chitosan et la régulation du cholestérol (mais pas la réduction du poids corporel)
– ,…
En trois ans, l’EFSA a publié pas moins de 341 avis scientifiques.
Le reste des allégations a reçu un avis défavorable pour plusieurs raisons: le manque d’informations permettant d’identifier la substance en cause, la référence à des catégories alimentaires trop vastes, le manque d’éléments prouvant les bénéfices sur les fonctions corporelles de l’effet allégué, le manque de précision de l’assertion ou l’insuffisance d’études de référence. Certains probiotiques, antioxydants et fibres solubles n’ont par exemple pas obtenu les résultats escomptés.
Et après?
L’objectif de ces évaluations semble atteint. La Commission européenne et les Etats membres disposent désormais d’une liste des allégations autorisées pour les denrées alimentaires, permettant aux consommateurs européens de faire des choix plus avisés au supermarché. C’est désormais au tour de la Commission et des Etats membres de traduire ces avis scientifiques sur le plan réglementaire.
Les trois années de travaux du groupe d’experts scientifiques semblent en tout cas avoir contribué à orienter la recherche dans le secteur de l’industrie agro-alimentaire. L’EFSA a d’ailleurs finalisé un document d’orientation sur les allégations, mais elle ne compte pas s’arrêter là. Le groupe scientifique NDA continuera à évaluer les allégations de santé. L’EFSA compte également mettre en place un nouveau service d’assistance pour prolonger le dialogue avec les demandeurs d’évaluation et d’autorisation. À suivre…
Référence : Communiqué de presse, EFSA, 28/07/2011, www.efsa.europa.eu