Cette étude longitudinale avec un suivi de 30 ans permet d’épingler les facteurs alimentaires qui ont le plus d’impact sur le vieillissement en bonne santé. Avec un risque qui varie plus que du simple au double !
Vivre vieux, c’est bien, mais vivre vieux ET bien, c’est mieux ! Longtemps restée centrée sur la maladie, l’approche du vieillissement a changé : désormais, l’Organisation Mondiale de la Santé reconnait que la préservation des capacités fonctionnelles et la prévention du déclin des capacités devraient être au cœur du modèle de vieillissement en bonne santé. Et nul ne doute de l’importance que peuvent avoir les habitudes alimentaires… Néanmoins, les habitudes alimentaires sont quelque chose d’éminemment complexe, et les facteurs susceptibles d’exercer une influence, favorable ou défavorable, sont nombreux. Sans parler de la prolifération des messages relatifs à l’alimentation et la santé qui se fondent sur des niveaux de preuves d’une très grande variabilité selon les sources. D’où l’intérêt de pouvoir faire le point sur ce qui, au bout du compte, importe le plus. C’est dans cette optique qu’a été réalisée cette vaste recherche dont les résultats sont publiés dans Nature Medicine.
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8 profils alimentaires « sains » examinés
Cette étude porte 70 091 femmes de la Nurses’ Health Study et 34 924 hommes de la Health Professionals Follow-up Study. Elle a examiné l’adhésion à long terme à 8 profils alimentaires considérés comme sains :
- Alternative Healthy Eating Index (AHEI)
- Alternative Mediterranean Index (aMED)
- Dietary Approches to Stop Hypertension (DASH)
- Mediterranean-DASH Intervention for Neurogenerative Delay (MIND)
- Healthfull plant-based diet (hPDI)
- Planetary Health Diet Index (PHDI)
- Empirically inflammatory dietary pattern (EDIP)
- Empirical dietary index for hyperinsulinemia (EDIH)
Outre ces profils alimentaires sains, ils ont également croisé les données de santé avec la consommation d’aliments ultra-transformés (AUT).
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Deux fois plus de chances de vieillir sainement
Les résultats sont dans l’ensemble largement conformes à la plupart des recommandations alimentaires actuelles, ce qui ne fait qu’accroitre leur pertinence. Ainsi, le « risque » d’atteindre 70 ans exempt de maladie chronique était accru de 35 % pour le profil hPDI, à 86 % pour le profil AHEI.
Les résultats sont encore plus marqués lorsque l’on étend le vieillissement sain à 75 ans, avec une augmentation de la probabilité d’y arriver qui est plus que doublée (+ 224 %) avec le profil AHEI.
Les analyses plus détaillées font ressortir comme caractéristiques qui s’avèrent les plus favorables des apports élevés en fruits, légumes, céréales complètes, matières grasses insaturées, fruits à coques, légumineuses et produits laitiers maigres. À l’inverse, les facteurs les moins favorables sont des apports élevés en acides gras trans, sodium, boissons sucrées, viande rouge et viandes transformées.
Au bout du compte, c’est donc une alimentation riche en végétaux variés, qui comporte es produits animaux avec modérations (flexitarisme), qui s’avère la plus favorable pour un vieillissement sain.
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Source
Tessier AJ et al. Nature Medicine. Published: 24 March 2025.
https://doi.org/10.1038/s41591-025-03570-5