Sur base de la composition nutritionnelle, des relations avec la santé, de l’impact sur l’environnement et du coût, cette étude rapporte des bénéfices pour les alternatives végétales à la viande et aux produits laitiers, surtout sous la forme la moins transformée. Mais des nuances s’imposent.
Face aux enjeux environnementaux et de santé, la viande et les produits laitiers sont souvent mis à mal, et les alternatives végétales se sont multipliées. Elles forment cependant un groupe très hétérogène, que ce soit en termes de composition nutritionnelle, de degré de transformation et de coût. La comparaison entre les produits animaux et leurs substituts est un exercice compliqué, tant il doit prendre d’éléments en ligne de compte. Ainsi, comparer uniquement l’impact environnemental sans tenir compte de la contribution nutritionnelle réelle n’a pas beaucoup de sens. C’est pour donner une vue plus documentée que cette analyse a été menée auprès de 24 alternatives végétales à la viande et au lait, en se basant sur les données de composition nutritionnelle, des relations connues entre les nutriments et la santé, l’impact environnemental et une analyse du coût.
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Soja, pois et haricots non transformés
Les résultats de cette analyse assez fouillée, mais qui reste très théorique, rapportent que les meilleurs scores de remplacement pour la viande et le lait sont obtenus pour les alternatives végétales pas ou peu transformées telles que le pois, le soja et les haricots secs, le tofu et le tempeh. Les alternatives végétales à la viande en version transformée sont bien classées aussi, avec cependant moins d’avantages en termes de coût par rapport aux produits moins transformés.
Du côté des alternatives végétales au lait, l’étude rapporte également un avantage en termes de nutrition, de santé et d’environnement à l’exception du lait d’amande, dont l’impact environnemental est supérieur à celui du lait. Les alternatives végétales au lait scorent nettement moins bien pour ce qui est du coût : si les amandes, le soja, l’avoine et les riz restent plus intéressants, les boissons à base d’avoine, de soja et surtout d’amande ont un coût plus élevé que celui du lait.
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Aliments, nutriments et santé : les limites de cette étude
Cette analyse conclut donc largement en faveur des alternatives végétales à la viande et aux produits laitiers, surtout pour les produits pas ou peu transformés. Bien qu’elle ait le mérite de prendre plusieurs dimensions en ligne de compte, elle n’est pas pour autant parfaite, et certains points méritent d’être soulevés. Ainsi, même si les légumineuses telles que le soja, le pois et le haricot sec ont d’indéniablement de nombreuses qualités nutritionnelles, ces denrées ne remplacent pas aussi simplement à elles seules la viande, pensons ne fut-ce qu’à la vitamine B12 . Idem pour les boissons à base de soja, de riz, d’avoine, qui à défaut d’être enrichies en calcium (voire en d’autres micronutriments) sont loin d’être comparables au lait. Ensuite, l’évaluation des effets sur la santé n’est pas fondée sur la relation que les aliments entretiennent avec la santé (encore insuffisamment documentées pour les alternatives végétales), mais sur une extrapolation basée sur le contenu nutritionnel, notamment la teneur en fer héminique, en cholestérol, en acides gras polyinsaturés, en sodium, en fibres… Or, comme cela a été bien montré notamment pour les produits laitiers, les effets d’un aliment sur la santé peuvent être assez éloignés de ce que les connaissances sur les nutriments amènent à penser… Les conclusions de cette étude doivent donc être vues avec un peu de recul !
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