L’index glycémique (IG) connait ses défenseurs et ses détracteurs. Selon cette revue, l’IG, la charge glycémique, mais aussi les fibres alimentaires et les grains « intactes » devraient être utilisés conjointement pour évaluer la valeur santé de aliments glucidiques.
L’Index Glycémique (IG) exprime l’élévation de la glycémie après avoir consommé une denrée apportant 50 g de glucides. En Europe, c’est le glucose qui est utilisé comme référence. L’IG permet donc de comparer des denrées entre elles, pour identifier celles qui élèvent rapidement, modérément ou lentement la glycémie. l’IG est à la base de nombreux régimes qui promettent, à condition de privilégier les denrées avec un faible IG, de réduire le risque de bon nombre de maladies. L’IG a cependant ses limites, puisque le fait de combiner différents aliments entre eux ne reflète plus du tout l’IG des composantes d’un repas prises isolément (ex : des pétales de maïs auxquels on ajoute du lait entrainent une réduction de l’IG). De plus, l’IG d’un aliment ne change pas, quelle que soit la quantité d’aliment consommé, alors que l’effet sur la santé n’est pas le même. C’est pour cette raison qu’ a été développée la charge glycémique, qui intègre à l’IG la quantité de glucides de la portion.
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L’OMS désapprouve l’index glycémique et la charge glycémie
Développé il y a plus de 40 ans, l’IG n’a cependant jamais réussi à faire l’unanimité au sein de la communauté scientifique. Et en 2023, après une étude des données, dont des méta-analyses, jusqu’en 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé a conclu que l’augmentation de la consommation de fibre alimentaire (oui, au singulier !) et de céréales complètes méritait d’être prise en compte dans les recommandations visant à réduire le risque de maladies chroniques, MAIS que ce n’était pas le cas de l’IG ni de la CG (1). Un verdict jugé inapproprié par deux nutritionnistes de renom, David Jenkins (Université de Toronto, à l’origine de l’IG) et Walter Willett (Université de Harvard). Ils présentent donc, dans la revue American Journal of Clinical Nutrition, une perspective sur les preuves actuelles qui indiquent, contrairement à ce que l’OMS avait déclaré, que l’IG et la CG sont bel et bien des déterminants du risque de maladie chronique.
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Céréales complètes : farine complète ou grain intact diffèrent
Les deux aînés de la nutrition ajoutent, à juste titre, le terme « dietary fiber » utilisé par l’OMS devrait être remplacé par « Dietary fibers », étant donné qu’il existe un grand nombre de fibres différentes, avec des effets physiologiques différents. Ils expliquent que ces différents effets devraient être mieux étudiés.
Ils formulent également une recommandation intéressante visant à clarifier le terme de « céréale complète ». Actuellement une céréale complète peut se présenter sous forme d’un grain entier, intact, mais aussi sous forme de farine. Or, si les constituants sont les mêmes pour ces deux formes, les effets sur l’index glycémique, et donc sur la santé, ne sont pas identiques, estiment les chercheurs. Ainsi, ils proposent de faire la distinction entre céréale complète et céréales « intactes ». Et que dans ces conditions, IG, CG, fibres alimentaires et céréales complètes (dont céréales intactes) sont des éléments qui doivent être utilisés en combinaison pour évaluer la réelle valeur santé des aliments glucidiques.
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