À base de soja, de riz, d’avoine, d’amande… il existe désormais de nombreuses boissons végétales. Peut-on vraiment parler d’alternatives au lait ? Si oui, à quelles conditions ? Ou faut-il en faire une catégorie à part ?
Les boissons végétales se sont fortement développées ces dernières années. Et même si, à l’exception de l’amande et du coco, on ne peut pas utiliser le terme « lait » pour ces boissons, elles sont souvent comparées au lait, placées dans les rayons près du lait, et consommées comme du lait. Pourtant, il s’agit d’une catégorie très hétérogène dans sa composition et dans ses caractéristiques nutritionnelles. Et dans la plupart des cas – mis à part les boissons à base de soja qui ont été enrichies en calcium et en plusieurs vitamines, il n’y a pas d’équivalence nutritionnelle avec le lait.
Des différences de composition significatives
Quelles sont les principales différences entre le lait et les substituts végétaux ? Des chercheurs suisses ont effectué récemment une comparaison détaillée entre 27 boissons végétales de 8 sortes différentes et 2 échantillons de lait1.
Cette étude rapporte que :
- Le lait apporte plus d’énergie, de matières grasses, de glucides, de vitamines (C, B2, B12 et A, biotine, acide pantothénique), de calcium, de phosphore et d’iode que la plupart des boissons végétales.
- Par rapport au lait et aux autres boissons végétales, les boissons au soja contiennent plus de vitamines B1, B6, B9 E, D2 (moyennant supplémentation en vitamine D2) et K1, magnésium, manganèse, fer.
- Mis à part les boissons au soja, dont la teneur et la qualité nutritionnelle des protéines sont proches de celles du lait, la plupart des boissons végétales ne contiennent que très peu (moins de 1 %) de protéines. Elles ne peuvent donc pas se présenter comme étant une source de protéines, alors que le lait est naturellement riche en protéines.
Les auteurs concluent que même avec la fortification actuelle, les boissons végétales ne sont pas de réelles alternatives au lait en termes de composition nutritionnelle.
La classification NOVA
La classification NOVA a été développée en 2010 par une équipe de recherche au Brésil et repose sur le degré de transformation alimentaire. Elle est reprise notamment par l’Organisation Mondiale de la Santé, et est largement utilisée en épidémiologie nutritionnelle.
Elle comporte 4 catégories :
- Catégorie 1 : les aliments bruts ou pas ou peu transformés.
- Catégorie 2 : les ingrédients issus de matières brutes par pressage, raffinage, broyage, séchage.
- Catégorie 3 : Les aliments transformés fabriqués à partir des groupes 1 et 2.
- Catégorie 4 : Les aliments ultra-transformés qui comportent des ingrédients industriels, des additifs et/ou obtenus par des procédés industriels.
Le lait appartient au groupe NOVA 1, alors que bon nombre de substituts végétaux appartiennent au groupe NOVA 4. Certaines recommandations officielles, dont celles de la Belgique et la France, recommandent de limiter la consommation d’aliments ultra-transformés. À l’inverse, les connaissances sur les relations entre aliments et santé expliquent que les recommandations alimentaires préconisent la consommation de 250 à 500 ml de l’ait (ou équivalent laitier)2.
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