Une nouvelle étude britannique suggère qu’une meilleure adhésion au régime EAT-Lancet est associée à un risque plus faible de dépression, de trouble anxieux et de syndrome anxio-dépressif.
Les nutriments jouent un rôle essentiel dans le système neuroendocrinien. Une alimentation de qualité nutritionnelle médiocre, qui n’assure pas des apports équilibrés en nutriments, constitue ainsi un important facteur de risque de troubles psychiques. L’alimentation est donc une cible prometteuse pour la prévention et le traitement de ces maladies, comme l’ont montré de précédentes études.
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Étude du lien avec la santé mentale
Le lien entre des régimes alimentaires tels que le régime méditerranéen, le régime DASH ou le régime végétarien et le risque de dépression ou d’anxiété a déjà été documenté. Mais comme le soulignent les auteurs de ces études, ces régimes alimentaires visent plutôt à améliorer la santé humaine. En revanche, le régime de référence EAT-Lancet, proposé en 2019 pour face aux graves enjeux environnementaux liés aux modes actuels de production alimentaire, entend améliorer à la fois la santé planétaire et la santé humaine.
Le régime de référence EAT-Lancet prend en compte le lien entre la santé, l’alimentation et l’environnement et formule dans ce cadre une série de recommandations. D’une manière générale, ce régime alimentaire préconise une alimentation à prédominance végétale et met ainsi l’accent sur une consommation élevée de légumes, fruits, céréales complètes, légumineuses et noix. Les fruits de mer et la volaille sont consommés en quantités modérées et la viande rouge, les sucres ajoutés et les graisses saturées sont limités au maximum.
Les études observationnelles existantes ont mis en avant une corrélation négative entre le régime de référence EAT-Lancet et différentes causes de morbidité et de mortalité. Toutefois, le lien entre le régime de référence EAT-Lancet et la santé mentale n’avait pas encore été mis en avant.
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Un risque plus faible de dépression et d’anxiété
Dans le cadre de cette nouvelle étude, les chercheurs ont effectué une analyse prospective sur les corrélations entre l’adhésion au régime de référence EAT-Lancet et la survenue d’une dépression, d’un trouble anxieux et d’un syndrome anxio-dépressif au sein d’une cohorte britannique de 180 446 individus adultes.
Les résultats indiquent qu’une meilleure adhésion au régime alimentaire EAT-Lancet est associée à un plus faible risque de dépression, d’anxiété et de syndrome anxio-dépressif. Ces conclusions suggèrent que ce régime alimentaire durable pourrait prévenir la dépression et l’anxiété.
Les mécanismes sous-tendant la corrélation entre le degré d’adhésion au régime EAT-Lancet et la dépression et l’anxiété ne sont pas encore totalement élucidés, mais pourraient s’expliquer de différentes façons.
Premièrement, ce régime alimentaire à prédominance végétale, comparable au régime méditerranéen, peut faire baisser les marqueurs de l’inflammation chez l’homme. Nous savons en effet qu’une alimentation riche en calories et en graisses saturées nuit à la santé du cerveau, favorisant le déclin cognitif, le dysfonctionnement de l’hippocampe et l’altération de la barrière hémato-encéphalique. Plusieurs problèmes de santé mentale ont aussi été associés à une élévation des marqueurs inflammatoires.
Deuxièmement, l’influence possible de l’alimentation sur la santé mentale a récemment été expliquée par l’impact du régime alimentaire sur le microbiome intestinal. Le microbiome intestinal et le cerveau sont en communication bidirectionnelle via des voies de signalisation neuronales, inflammatoire et hormonales. Une alimentation riche en fibres, en polyphénols et en acides gras insaturés peut stimuler les taxa microbiens dans l’intestin qui peuvent métaboliser ces nutriments et synthétiser des métabolites anti-inflammatoires qui régulent les émotions dans notre cerveau.
De nouvelles études sur la corrélation entre le régime EAT-Lancet et d’autres régimes alimentaires apporteront certainement un éclairage supplémentaire sur les mécanismes sous-jacents, concluent les chercheurs.
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Pourrait on avoir le lien de cette etude? Merci