Il semble que les trois derniers mois de l’année soient propices à une plus grande expression du stress et de la fatigue. Si l’un va souvent de pair avec l’autre, il est toujours prudent de s’y intéresser pour ne pas minimiser un éventuel signal d’alarme. Cependant, dans la plupart des cas, c’est bien du côté d’un mode de vie peu équilibré que le problème prend racine… ou du côté d’un manque de lumière ponctuel!
S’il est souvent difficile de désigner lequel, du stress ou de la fatigue, est à l’origine de l’autre, une chose est sûre, une fois que le processus est enclenché, le cercle vicieux a tôt fait de s’installer ! Il est donc important d’apprendre à rester à l’écoute du corps pour réagir vite, que ce soit en se donnant les moyens de rééquilibrer le mode de vie ou en prenant rendez-vous chez un médecin si ces symptômes s’installent.
Agir vite en restant à l’écoute du corps
Une fatigue dite «acceptable» ou «explicable» ne doit, en effet, pas durer plus d’une quinzaine de jours puisque, a priori, elle est à relier à une cause connue (un effort physique intense, du surmenage, un manque de sommeil ponctuel ou un stress intense). La mise en place de mesures visant à améliorer la qualité de vie doit pouvoir en venir à bout: prendre des repas plus équilibrés, veiller au respect de son sommeil, pratiquer une activité physique plus régulière, mieux gérer son stress, prendre des compléments alimentaires ciblés, etc.
Cependant, certaines périodes semblent plus délicates que d’autres, comme le dernier trimestre de l’année, qui signe chez certains individus le retour inéluctable d’un phénomène physiologique appelé blues hivernal, dépression saisonnière ou trouble affectif de saison. Un phénomène qui se traduit notamment par une fatigue importante, un besoin accru de sommeil et des envies irrépressibles de sucre. Il handicape annuellement plus de 6% de Belges, dont une grande majorité de femmes, sans que ces personnes ne comprennent vraiment pourquoi!
Une question de chronobiologie?
La recherche qui s’intéresse de près à ce phénomène depuis une vingtaine d’années, avance qu’il pourrait s’agir d’une prédisposition génétique et d’une plus grande sensibilité au dérèglement de l’horloge biologique chez certains individus. L’horloge biologique représente cette structure particulière du cerveau, qui rythme les périodes de veille et de sommeil et la production de certaines hormones (sur une période de 24 heures), sous l’impulsion de l’intensité des rayons lumineux captés par la rétine.
Cette intensité est essentielle à l’activation ou l’inhibition de certains neurotransmetteurs, qui conditionnent la production d’hormones clés telles que:
- la sérotonine, hormone de la bonne humeur et de l’éveil,
- la mélatonine, hormone de la régulation du rythme veille-sommeil.
Or, durant les saisons d’automne et d’hiver, la baisse importante de l’intensité lumineuse suffirait à expliquer le dérèglement de l’horloge biologique des personnes sensibles et le développement de troubles caractéristiques tels que: baisse de tonus, fatigue, sommeil diurne, déprime, manque de concentration, etc.
La fatigue intense qui résulte de ces dérèglements et le stress qui en découle doivent donc être traités de façon spécifique par des approches reconnues et efficaces, telles que la photothérapie et la luminothérapie, le respect d’un mode de vie sain et équilibré et la prise de compléments alimentaires ciblés.
La dépression saisonnière n’ayant rien à voir avec une dépression classique et ne trouvant pas de solution efficace dans la prise de médicaments antidépresseurs. Voilà d’ailleurs pourquoi on préfère désormais en parler en termes de blues hivernal ou de troubles affectifs saisonniers.
La lumière en guise de traitement
De nombreuses études cliniques démontrent l’efficacité de la luminothérapie dans le traitement de la dépression saisonnière. Selon une méta-analyse de 19 études la luminothérapie est efficace pour lutter contre les troubles affectifs saisonniers. Une étude d’envergure doit tout de même confirmer ce résultat.