Interrompre le régime alimentaire habituel par des périodes de jeûne pour promouvoir la santé… De plus en plus de recherches indiquent qu’un jeûne intermittent présente des avantages, également sur le plan clinique. Nous faisons le point.
Du glucose hépatique aux dérivés cétoniques
Ce passage en revue de la littérature a examiné les résultats d’un jeûne intermittent chez des personnes en bonne santé et des patients atteints de maladies métaboliques (obésité, résistance à l’insuline, hypertension, comorbidités) dans des études précliniques et cliniques.
Il ressort clairement de cette recherche documentaire que l’intermittend fasting présente un large spectre de domaines d’application possibles. Les effets résident dans la transition métabolique, au cours de laquelle le glucose hépatique se transforme en dérivés cétoniques. Pendant les périodes de jeûne qui entraînent une déplétion des réserves de glycogène dans le foie, il se produit effectivement une transition métabolique et une cétogenèse, par la conversion d’acides gras en corps cétoniques dans le foie (voir illustration).
Réponse cellulaire à la restriction calorique – variations métaboliques entre les périodes de jeûne et de prise alimentaire.
Pistes cliniques pour le jeûne intermittent
Les recherches actuelles menées chez des animaux montrent que le jeûne intermittent a des effets bénéfiques sur la santé tout au long de la vie. Les études cliniques existantes chez l’homme n’ont toutefois été menées jusqu’à présent que sur des interventions relativement courtes de quelques mois. Il n’est donc pas possible de généraliser les effets du jeûne intermittent chez l’homme sur le long terme. Par ailleurs, les résultats des recherches sont parfois ambivalents et certaines études montrent des effets moins marqués. Cela peut être dû au cadre de l’étude, au type de jeûne intermittent choisi et à d’autres facteurs contextuels.
Plusieurs formes de restriction calorique intermittente démontrent des effets bénéfiques sur des facteurs de risque cardiométaboliques comme le rythme cardiaque, le taux de cholestérol, les triglycérides et la résistance à l’insuline. Une diminution des risques d’obésité et de diabète sucré (diabetes mellitus) a été constatée chez certaines catégories de population qui pratiquent un jeûne intermittent. En outre, des études à court terme menées sur des personnes en surpoids et atteintes d’obésité ont démontré une diminution du poids et de la résistance à l’insuline chez des personnes souffrant de (pré)diabète. Le jeûne intermittent peut également faire diminuer le stress oxydatif, lequel joue un rôle dans l’athérosclérose.
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Les premiers résultats d’une étude de cas chez des patients atteints d’un cancer suggèrent que le jeûne intermittent pourrait supprimer la croissance tumorale et augmenter les chances de survie. Cependant, les recherches existantes sur le sujet restent rares et il ne faut pas tirer de conclusions hâtives. Des études précliniques réalisées sur des animaux souffrant de la maladie d’Alzheimer et de Parkinson indiquent que le jeûne intermittent freine le développement de la maladie. Actuellement, il est toutefois toujours impossible de dire si ce régime a le même effet chez l’homme.
Par ailleurs, il se pourrait aussi que le jeûne intermittent agisse sur l’asthme, la sclérose en plaques et l’arthrite, les lésions chirurgicales et ischémiques.
L’observance thérapeutique d’un régime alimentaire prévoyant le jeûne intermittent n’est cependant pas une sinécure. Cette pratique va effectivement à l’encontre de notre culture alimentaire. Les auteurs signalent en outre qu’un patient peut ressentir de la faim, devenir irritable et avoir des troubles de la concentration. Ces effets devraient toutefois disparaitre après un mois, selon les auteurs.