Du bon… et du moins bon ! C’est ce qui ressort de cette étude faite à la demande du bureau régional de l’OMS pour l’Europe, qui a analysé des burgers végétaux achetés hors foyer dans plusieurs villes en Europe.
Transition alimentaire oblige, le développement des alternatives végétales à la viande se poursuit, que ce soit pour la consommation à domicile, mais aussi dans l’offre de la restauration hors-foyer. Ces alternatives végétales sont souvent perçues comme nettement plus saines que la viande. Ce qui peux se comprendre dans la mesure où elles remplacent une catégorie d’aliments qui n’entretient pas de bonnes relations avec la santé, à savoir la viande (rouge), dont la consommation est limitée à 300 g par semaine selon les recommandations alimentaires pour la Belgique du Conseil Supérieur de la Santé (2019). Mais on ne dispose pas encore du recul nécessaire pour évaluer et quantifier leur impact sur la santé. Et des analyses antérieures ont déjà attiré l’attention sur le fait que certains de ces substituts végétaux peuvent être très caloriques, gras et/ou riches en sel…
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41 burgers végétaux passés au peigne fin
C’est précisément pour en savoir plus sur la qualité nutritionnelle de substituts végétaux à la viande consommés hors foyers, que le bureau régional de l’OMS pour l’Europe a commandé cette étude : 41 burgers végétaux ultra-transformés ont été achetés à Amsterdam, Copenhague, Lisbonne et Londres, pour être acheminés au laboratoire où ils ont été passés au peigne fin (burger complet : le pain, la galette et la garniture). Les analyses révèlent des points positifs, mais aussi plusieurs points négatifs…
Parmi les points positifs, on peut relever un bon apport en protéines végétales. Or, dans les études, les protéines végétales apparaissent généralement comme un élément favorable à la santé. Il en va de même pour les fibres. De façon plus surprenante, certains minéraux comme le fer sont apportés en quantité significative : un hamburger entier couvre ainsi 67 % de l’Apport de Référence pour la Population (PRI) établis par l’EFSA pour le fer…
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Un risque multiplié par 4,5
Mais plusieurs points négatifs apparaissent aussi : des teneurs en matières grasses, en énergie et en sel souvent trop élevée. C’est surtout le sel qui crève le plafond : en moyenne, un hamburger apporte à lui seul 54 % de l’apport de référence. Autre point faible : la qualité de protéines. Certains acides aminés indispensables (la cystéine et la méthionine) sont pratiquement absents.
Dans la discussion, les auteurs se posent également la question de savoir si certains additifs présents dans ces hamburger végétaux ne contribueraient pas à réduire la biodisponibilité en certains nutriments…
Etonnamment, cette étude ne s’est pas intéressée à la teneur en vitamines, ce qui aurait pourtant été intéressant (en particulier pour la B12, absente par défaut, mais qui est ajoutées dans certains produits).
Les auteurs concluent que cette analyse nutritionnelle des burgers végétaux révèle le besoin, pour certains producteurs, d’effectuer des améliorations pour mieux contribuer à des habitudes alimentaire saines, notamment en réduisant l’énergie, le sodium et les matières grasses dans leurs produits.
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