Comportements obésogènes, symptômes d’anxiété et de dépression sont étroitement associés. C’est ce qui ressort d’investigations menées au cours de la période de COVID-19 chez des étudiants universitaires.
L’environnement obésogène est incontestablement un des facteurs impliqués dans le développement inexorable de l’excès de poids et de l’obésité. Mais au sein de cet environnement, les comportements ont eux aussi une influence. On parle ainsi de comportements obésogènes. Par ailleurs, la (mauvaise) santé mentale apparait de plus en plus comme étroitement associée à l’obésité. C’est précisément pour étudier la co-occurrence entre des comportements obésogènes et la santé mentale qu’une équipe de recherche brésilienne a mené cette étude auprès de jeunes universitaires au cours de la pandémie de COVID-19. En effet plusieurs études ont rapporté que si le confinement durant la pandémie de COVID-19 affecte la santé mentale dans les différentes couches de la population, c’est la population estudiantine qui s’avère être la plus touchée. Et même avant la pandémie, les 18-25 ans constituent un groupe avec un taux de troubles mentaux plus élevé que parmi les autres tranches d’âge…
A lire aussi : Dépression : davantage chez les hommes végétariens
Les comportements obésogènes
Les comportements obésogènes sont définis comme ceux qui favorisent ou contribuent à l’obésité par l’intermédiaire de régimes alimentaires et d’attitudes malsains, comprenant une consommation élevée d’aliments ultra-transformés, un faible niveau d’activité physique, une forte sédentarité, avec par exemple un temps d’écran(s) élevé.
Cette étude transversale a été menée auprès de 1353 étudiants âgés de 18 à 24 ans inscrits à une université publique au Brésil, en juillet et août 2020, c’est-à-dire durant le confinement. Les chercheurs ont évalué la dépression, l’anxiété et le stress, 3 dimensions reprises dans l’échelle DASS-21. La co-occurrence de comportements obésogènes a été mesurée sur base :
- d’une consommation irrégulière de fruits et légumes
- d’une consommation fréquente d’aliments ultra-transformés
- de l’activité physique au cours des périodes de loisirs
- du comportement sédentaire
A lire aussi : Les fruits et légumes peuvent-ils contribuer au bonheur ?
Anxiété et/ou dépression chez près d’1 étudiant sur 2
Les résultats révèlent une prévalence particulièrement élevée des symptômes d’anxiété et de dépression : ils sont présents chez respectivement 46,1 % et 54,6 % des participants. Ils observent en outre que la combinaison la plus fréquente de comportements obésogènes était la consommation d’alimentation ultra-transformés, l’activité physique (faible) pendant les loisirs et un comportement sédentaire. L’analyse de régression multivariée révèle un gradient dose-réponse : plus le nombre de comportements obésogènes est élevé, plus le risque de présenter des symptômes d’anxiété et de dépression est important. Le fait de ne présenter qu’un seul comportement obésogène n’est pas associé à des troubles mentaux. À l’inverse, ceux avec 3 comportements obésogènes voient leur risque de présenter des symptômes d’anxiété multiplié par 2,8, et par 3,5 pour les symptômes de dépression, par rapport à ceux qui ne présentent pas de comportements obésogènes (seul 1 étudiant sur 10).
Ces données qui doivent amener à considérer la promotion d’un mode de vie plus sain comme quelque chose qui doit s’inscrire dans une approche plus globale ou le bien-être physique et mental doit aussi être pris en compte.
A lire aussi : 10.000 pas: un remède miracle contre la prise de poids?