Végétaliser son assiette aide à perdre du poids, mais est-ce aussi le cas avec des aliments végétaux ultra-transformés ? Cette étude d’intervention montre que l’adoption d’une alimentation végane pauvre en graisse fait perde du poids, indépendamment du degré de transformation des produits végétaux.
Les recommandations alimentaires de dernières générations, même s’il subsiste des différences d’une source à l’autre, sont unanimes pour prôner une végétalisation de l’alimentation (selon un modèle dit « flexitarien »). C’est bon pour la santé, c’est bon pour la planète. La forme la plus poussée de végétalisation, à savoir une alimentation végétalienne ou végane qui exclut tout produit issu du règne animal, s’est déjà montrée intéressante pour le contrôle du poids. Cependant, le caractère végétalien de l’alimentation n’est pas forcément synonyme d’alimentation équilibrée et/ou saine. Avec notamment pour débat la question des aliments ultra-transformés, et des alternatives végétales à la viande et aux produits laitiers qui appartiennent au groupe des AUT ou Nova 4.
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Ultra-transformé : des études d’observation aux études d’intervention
Si de nombreuses études d’observation ont associé les AUT dans leur ensemble à des issues défavorables pour la santé, les rares études qui font la distinction entre différents groupes d’aliments au sein du groupe Nova 4 montrent que les associations varient fortement d’une catégorie d’aliments à l’autre. Pour ce qui relève du poids, une question cruciale consiste donc à voir dans quelle mesure le recours à des substituts végétaux ultra-transformés a un effet favorable sur le poids, à l’instar des végétaux pas ou peu transformés, ou si, au contraire, ils agissent de façon défavorable, comme ce qui est observé pour l’ensemble de la catégorie Nova 4.
C’est précisément pour répondre à cette question que des chercheurs ont mis en place une étude d’intervention impliquant 244 adultes en excès de poids, assignés de façon aléatoire dans un groupe végane ou un groupe contrôle, pour une durée de 16 semaines.
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Ultra-transformé ou pas, le végétal pauvre en graisse fait maigrir
L’équipe de chercheurs a pris soin de classer la consommation de denrées dans les deux groupes selon les 4 catégories Nova. Les résultats de l’analyse montrent que les changements dans la consommation de produits animaux des catégories Nova 1 à 4 sont associés aux changements du poids. Le groupe végane a ainsi perdu en moyenne 5,9 kg en 16 semaines. Dans aucune catégorie NOVA, la consommation d’aliments transformés d’origine végétale n’a été associée de manière positive et significative à une prise de poids.
Les trois principaux prédicteurs indépendants de la perte de poids étaient la réduction de la consommation :
- d’aliments transformés
- d’aliments non transformés ou peu transformés
- d’aliments animaux ultra-transformés.
C’est avant tout la réduction de la consommation de produits animaux et leur remplacement par des produits végétaux pauvres en matières grasses, quel que soit le niveau de transformation, qui est associée à une perte de poids significative. Les facteurs avancés pour expliquer ces observations sont la réduction de l’apport en graisses et en énergie, l’augmentation de l’apport en fibres et l’augmentation de la dépense énergétique postprandiale (effet thermogénique des aliments).
Les auteurs concluent à partir de ce ces résultats que le remplacement des produits animaux par des aliments d’origine végétale peut être une stratégie efficace de perte de poids, même lorsque des aliments transformés d’origine végétale sont inclus. Ils n’excluent cependant pas la possibilité d’autres bénéfices santé d’une alimentation qui favoriserait les aliments pas ou peu transformés.
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Source
Kahleova H et al. Nutr Metab 2025;22:21.
https://link.springer.com/article/10.1186/s12986-025-00912-5