Selon des chercheurs de l’Université d’Alberta (Canada), les cellules adipeuses situées sous la peau seraient sensibles à la lumière bleue du soleil et rétréciraient sous son action. En hiver, la faible exposition au soleil favoriserait au contraire le stockage des graisses sous l’épiderme.
Outre la production de vitamine D, il y aurait potentiellement une autre bonne raison de s’exposer un minimum au soleil en hiver: la lumière bleue qu’il émet naturellement. Toutefois, les auteurs de l’étude appellent aux précautions d’usage. Ces résultats sont exploratoires (leur découverte est même le fruit du hasard) et il est donc fortement déconseillé d’encourager l’exposition prolongée au soleil, pour faciliter la perte de poids!
En hiver, les cellules graisseuses grossissent
L’expérience révèle que, lorsque les longueurs d’onde de la lumière bleue du soleil (visible à l’œil nu) pénètrent dans notre peau et y atteignent les cellules adipeuses, les gouttelettes lipidiques réduisent leur taille et sont libérées de la cellule.
En d’autres mots, si l’on inverse cette conclusion, l’exposition insuffisante à la lumière du soleil pendant 8 mois de l’année dans un climat nordique (typiquement, notre climat belge) pourrait favoriser le stockage des graisses et contribuer au gain de poids observé en hiver.
Toutefois, pas de conclusions hâtives! À titre d’exemple, nous ne connaissons pas encore l’intensité et la durée de la lumière nécessaire pour que cette voie soit activée, ni si l’effet est différent chez l’homme ou la femme. Les auteurs pensent que les cellules graisseuses sous notre peau peuvent être en réalité une horloge biologique périphérique, activée par la lumière, de la même façon que celle-ci régule notre rythme circadien, en s’exposant à nos yeux.
Des perspectives de traitements
Il est encore trop tôt pour le présumer, mais il est probable que l’exposition à la lumière du soleil qui dirige nos modèles veille-sommeil, peut aussi agir de manière sensorielle, en fixant la quantité de graisse que les humains brûlent selon la saison. Cela pourrait s’avérer être un processus évolutif, soutenu par le fait que, contrairement à beaucoup d’autres mammifères, notre graisse est largement étalée sur tout notre corps juste sous notre peau.
Cette découverte fortuite ouvre de nouvelles perspectives de recherches, qui pourraient déboucher un jour sur des traitements pharmacologiques ou «photothérapiques» de l’obésité et d’autres problèmes de santé connexes, tels que le diabète.
Cependant, l’étude montre aussi que la lumière bleue altère la sécrétion de leptine, ce qui est connu pour envoyer des signaux orexigènes au cerveau. Et que l’on ne s’y méprenne pas, manger gras et calorique, avec ou sans soleil, est aussi une cause avérée de prise de poids!