Et si l’accès à certains aliments consommés quotidiennement devenait un luxe? C’est un scenario probable, vu les conséquences destructrices des hausses de températures sur la production de plusieurs denrées. Parmi elles, le chocolat, le café, les coquillages et même la bière.
C’est un fait, notre planète se réchauffe. L’activité humaine tient une grande part de responsabilité dans ce phénomène. C’est d’ailleurs ce qui a poussé 15.000 chercheurs issus de 184 pays à publier une tribune alarmante dans le journal BioScience, en novembre dernier.
Ils espèrent, à travers elle, interpeller les citoyens sur différents sujets préoccupants, tels que la surexploitation des ressources ou encore l’émission de gaz à effet de serre. Le réchauffement climatique les concerne en effet de très près, car à une telle cadence, ils risquent bientôt d’être contraints de se passer de denrées faisant partie du quotidien.
Le réchauffement climatique menace le chocolat et le café
Lorsque la température monte, l’évapotranspiration est accrue, réduisant ainsi l’eau disponible pour les plants de cacaoyer. Or, la culture du cacao nécessite beaucoup d’humidité et les précipitations risquent de s’avérer insuffisante pour compenser les pertes.
La culture du caféier est également affectée par l’élévation des températures, qui provoque une diminution des surfaces cultivables et une augmentation des pathogènes pouvant altérer les récoltes.
Coquillages et bière en danger
L’élévation de la température de l’eau de mer favorise le développement de virus et de bactéries, intoxiquant les populations de coquillages. De plus, suite à l’acidification des eaux marines, les teneurs en ions carbonates chutent. Les coquillages dépensent alors beaucoup d’énergie à la recherche de ces ions, au dépend de celle qu’ils consacrent à leur croissance et leur reproduction.
A côté de cela, l’eau, l’orge et le houblon nécessaires à la fabrication de la bière sont également voués à devenir des denrées rares. Certaines régions connaissent des pénuries d’eau importante, l’orge est fortement affectée par les vagues de chaleur et le houblon est très sensible à la sécheresse. Autant de facteurs qui compromettent l’avenir de cette boisson populaire.
Les scientifiques mettent en lumière certaines solutions susceptibles d’enrayer la disparition de ces précieuses ressources, telles que la création de variétés plus résistantes de cacaoyer et de caféier ou encore des mesures de partage de l’eau. La solution la plus fondamentale étant toutefois de limiter au maximum le réchauffement climatique.