Une méta-analyse Cochrane des études de supplémentation en vitamine D remet en cause son utilité chez l’enfant ayant un statut normal en cholécalciférol. En revanche, la supplémentation des enfants présentant un statut faible donne des résultats cliniquement intéressants.
Jusqu’à présent, les études portant sur la supplémentation en vitamine D chez les enfants en vue de « booster » la santé osseuse ont donné des résultats extrêmement contradictoires. Des chercheurs de l’Université de Tasmanie, en Australie, ont conduit une revue de la littérature Cochrane rassemblant 6 études randomisées, contrôlées, contre placebo, menées chez des enfants en bonne santé et ciblant au moins un paramètre osseux. Les résultats de 884 enfants âgés de 1 mois à 19 ans et suivis pendant au moins 3 mois ont ainsi été passés au crible.
Le verdict est assez décevant. Tant le contenu minéral osseux total que la densité minérale osseuse (DMO) au niveau de la hanche ou de l’avant-bras demeurent inchangés malgré l’intervention. Seule une tendance légère à l’amélioration de la DMO au niveau des lombaires a été observée. Mais cette tendance se consolide après répartition des enfants en sous-groupes : la supplémentation en vitamine D a un effet bénéfique chez les enfants déficients en vitamine D. L’effet se mesure sur le contenu minéral osseux (+ 2.6 %) et sur la DMO au niveau des vertèbres lombaires (+1.7%).
Cette étude souligne donc l’intérêt de mesurer le statut en vitamine D chez l’enfant, avant d’envisager toute intervention nutritionnelle pour améliorer la santé osseuse.
Source: Winzenberg TM et al. Cochrane Database Syst Rev. 2010 Oct 6;10:CD006944