Peut-on boire pendant la grossesse? Cette question sensible, peu de femmes enceintes se la posent en Europe. Et dans certains pays, comme le Royaume-Uni ou l’Italie, les risques semblent même ignorés au vu du niveau de consommation observé.
Une étude portant sur 11 pays européens
En 2016, l’OMS tirait la sonnette d’alarme sur le pourcentage élevé de femmes enceintes consommant de l’alcool en Europe. L’exposition des fœtus à l’alcool est un problème de santé publique, alors que l’on ne connaît pas la quantité d’alcool pouvant être consommée sans danger durant la grossesse.
Cette nouvelle étude menée auprès de 7.905 femmes européennes (dont 53% étaient enceintes) dans 11 pays (Croatie, Finlande, France, Italie, Norvège, Pologne, Russie, Serbie, Suède, Suisse et Royaume-Uni) ne rassure pas, que du contraire. Pour rappel, la consommation d’alcool pendant la grossesse augmente le risque de fausse couche et de déficit pondéral à la naissance, et peut contrarier les processus de développement du fœtus de telle sorte que cela entraîne des dommages cérébraux et des anomalies physiques.
Royaume-Uni et Italie: d’un extrême d’alcool à l’autre
En moyenne, 16% des femmes issues des 11 pays sondés déclarent avoir consommé de l’alcool après avoir eu connaissance de leur maternité et parmi elles, 39% ont consommé au moins un verre d’alcool par mois. Les pays avec le plus haut pourcentage de femmes enceintes buvant de l’alcool sont le Royaume-Uni (28,5%), la Russie (26,5%) et la Suisse (20,9%). Au niveau de la fréquence de consommation, l’Italie est loin devant (plus de 1 à 2 verres par semaine) avec 7,8% des femmes interrogées, et devant le Royaume-Uni (2,8%). A l’opposé, la Norvège (4,1%), la Suède (7,2%) et la Pologne (9,7%) sont les pays qui enregistrent la plus faible proportion de femmes enceintes buvant de l’alcool. L’autre surprise de l’étude tient au profil des consommatrices: celles-ci sont généralement plus âgées que la moyenne, ont un emploi, un niveau d’éducation élevé et fumaient avant leur maternité, en comparaison des femmes qui ne buvaient pas. Autant d’éléments qui incitent à rappeler les dangers de l’alcoolisation fœtale à toutes les futures mamans…