L’exposition au bisphénol A pendant la grossesse pourrait accroître le risque de développer un diabète chez la mère, selon de nouveaux travaux réalisés chez la souris.
Alors que l’EFSA a émis récemment un avis plutôt rassurant sur les risques liés à l’exposition au bisphénol A (BPA), voilà que de nouvelles recherches viennent raviver les craintes. Cet agent chimique, utilisé dans la fabrication de certains plastiques, comme le polycarbonate utilisé pour la confection d’ustensiles de cuisine et des résines époxy revêtant les boîtes de conserve et des canettes de boissons, fait partie des perturbateurs endocriniens.
Moins de cellules bêta
Une équipe de chercheurs espagnols a exposé des souris durant le 9e et le 16e jour de gestation à des niveaux de BPA de 10 µg/kg/jour ou nettement plus élevés, 100 µg/kg/j. À 4 mois post-partum, les animaux exposés au BPA commencent à montrer des signes d’altération de la tolérance au glucose, et le phénomène s’empire avec le temps. À 7 mois post-partum, les animaux exposés présentent une diminution de la masse de cellules bêta et de la sécrétion d’insuline, par rapport aux animaux non exposés (contrôle).
Prise de poids
Cette étude, publiée dans la revue Endocrinology, rapporte également que les animaux exposés au BPA tendent à prendre plus de poids que les animaux contrôles. Les auteurs pensent que le BPA, qui mime l’action de l’estradiol, entraîne une surcharge de travail des cellules bêta durant la grossesse, et prédispose ainsi au développement ultérieur d’un diabète ou d’autres désordres métaboliques.